A quelques mois de l'élection présidentielle de 2004, il réitère les mêmes engagements. Le Président Bouteflika a plaidé pour un «pacte social» dans son allocution d'ouverture de la huitième rencontre internationale des conseils économiques et sociaux, qui se tient à Club-des- Pins. «L'ampleur de la tâche du développement et de la lutte contre la pauvreté nécessite d'unir toutes les énergies, d'où l'importance que nous attachons au dialogue social et au développement de modes de partenariat appropriés.» «Ce dialogue, ajoute-t-il, doit tendre vers un pacte social». Les expériences des bipartites et des tripartites sont, de l'avis du Président, «des facteurs positifs, car elles fournissent un cadre de dialogue et de concertation pour l'élaboration d'un consensus autour d'une démarche économique et sociale viable et équilibrée». Ce rappel constitue un geste fort à l'adresse de la Centrale syndicale. Par cette mise au point, le Président tente de rassurer le partenaire social qu'aucune réforme ne sera entreprise sans la consultation de la base. Ce discours «conciliant», nous rappelle le message adressé par le Président à l'organisation de Sidi Saïd, à la veille de la célébration de la fête du 1er Mai, dans lequel il a plaidé pour «un dialogue social ouvert et responsable qui doit concilier ouverture économique et solidarité entre les Algériens». Plus incisif, il avait même classé la Centrale syndicale parmi «les institutions ayant contribué à forger l'histoire de l'Algérie et qui aujourd'hui s'associe à nos efforts pour la construction d'une société algérienne tournée vers un avenir de paix et de développement». A quelques mois de l'élection présidentielle de 2004, M.Bouteflika réitère les mêmes engagements, qui doivent être, selon les syndicalistes, suivis «d'actions concrètes». L'objectif bien évidemment étant de rompre avec le dialogue de sourds ayant caractérisé, ces dernières années, les relations entre l'Ugta et l'Exécutif menant tout droit vers la radicalisation des actions de l'Ugta, qui, pour rappel, a organisé la grève de deux jours (25 et 26 février). Abordant le programme du gouvernement, le premier magistrat du pays précise qu'il est conçu «de manière à intégrer le plus grand nombre de citoyens dans l'activité économique génératrice de revenus». Il cite, particulièrement, le secteur de l'agriculture et celui de l'industrie agroalimentaire. La croissance est considérée comme «une nécessité». «C'est d'elle que dépendent l'augmentation du pouvoir d'achat, la création d'emplois, l'octroi de services sociaux adéquats et le financement des projets». Il estime qu'«il faudrait viser un taux de croissance économique de 7%, et canaliser l'économie informelle vers l'activité maîtrisée pour réduire le taux de chômage à un taux supportable». En matière d'éducation, la priorité va à la résorption de l'analphabétisme. Le Président s'est déclaré «favorable à l'école privée sous une stricte supervision de l'Etat des programmes, de la qualité des prestations et du profil des enseignants». L'accent est également mis sur la politique de santé, car, selon le Président, «une population éduquée et en bonne santé est aussi un atout économique». Il ne tiendra aucune déclaration sur l'épidémie de la peste à Oran. Par ailleurs, «une priorité absolue» est accordée à la valorisation et à la gestion rationnelle de nos ressources en eau. Le Président tire la sonnette d'alarme en signalant que «si les tendances actuelles se maintiennent, le déficit en eau atteindra 5 milliards de m3/ an à l'horizon 2020».