Un nouveau défi pour l'ANP: sécuriser les installations pétrolières au sud du pays L'algérie a placé ses forces de sécurité en état d'alerte rouge. La menace terroriste au sud du pays inquiète et les forces de l´ANP sont en alerte rouge. Selon des sources sécuritaires très au fait de la situation à la frontière algéro-libyenne, les installations pétrolières au niveau d´In Amenas courent de graves risques de sabotages qui seraient menés par des éléments hostiles à l´Algérie. «Nous détenons ces informations de nos éléments sur le terrain et des citoyens touareg des régions frontalières», indiquent nos sources qui ne cachent pas leur inquiétude. La situation est d´autant plus préoccupante que des quantités d´armes, des fusils-mitrailleurs, des explosifs et des missiles circulent en toute liberté à moins de deux cents kilomètres des villes de Djanet, d´Illizi et surtout de In Amenas, le second poumon pétrolier de l´Algérie. C´est justement cette région stratégique et hautement sensible qui est visée par le complot qui se trame depuis plusieurs mois. «C´est une réalité qu´on doit saisir dans toute sa dimension», soulignent nos sources avertissant que «l´heure est grave». C´est dans ce contexte dextrême gravité qu´il a été décidé, dernièrement, de renforcer les capacités défensives algériennes par l´implantation d´unités militaires supplémentaires au niveau de la frontière Sud et des zones pétrolières. L´aggravation de la situation en Libye et l´ampleur des opérations militaires déployées à travers plusieurs régions libyennes, surtout après l´intervention de l´Otan et de certaines monarchies du Golfe, n´ont pas tardé à avoir des répercussions régionales englobant notamment l´Algérie qui partage avec la Jamahiriya plus de 900 km de frontière. Le chef de la diplomatie a réaffirmé, il y a deux jours, que la crise libyenne aura des conséquences des plus fâcheuses. «(...) aujourd´hui, nous avons presque la certitude que ce qui se passe en Libye peut avoir des conséquences fâcheuses sur la sous-région, pas seulement pour l´Algérie mais également pour les autres pays voisins», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci. Revenant sur ce sujet dimanche dernier, devant les chefs des missions diplomatiques et les représentants des organisations internationales accréditées à Alger à la résidence El Mithak, M.Medelci souligne que l´Algérie rejette toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures des Etats et respecte la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale ainsi que de son droit légitime à l´autodétermination. Face à ce danger grandissant à nos frontières Sud, le ministre de l´Intérieur et des collectivités locales a déclaré que «l´Armée algérienne a pris toutes les dispositions nécessaires pour empêcher toute transaction d´armes sur le territoire algérien» ajoutant: «Nous avons récemment assisté à des tentatives d´infiltration par des personnes peu recommandables». L´ANP a éliminé dernièrement au moins quatre terroristes qui tentaient de franchir la frontière algéro-libyenne, de même qu´elle a fait avorter deux transactions d´armes. Cependant, «la dissémination de quantités importantes d´armes» inquiète au plus haut point les autorités algérienne. Les craintes de l´Algérie vont au-delà de la circulation des armes et des infiltrations terroristes. Des sources sécuritaires n´écartent pas le recrutement de jeunes Touareg pour faire passer des armes depuis les dépôts des forces armées libyennes. A peine sorti d´une effroyable guerre contre le terrorisme, l´Etat algérien s´est retrouvé dans l´obligation de revoir entièrement sa stratégie sécuritaire (défensive) dans le but de faire face à un nouveau défi provenant d´un territoire devenu un champ de bataille et où circulent des armes de toutes sortes. La situation en Libye est devenue incontrôlable et au-delà des déclarations émanant des membres du Conseil de transition libyen, cela pourrait inciter des groupes affiliés à Al Qaîda et des réseaux mafieux à «profiter» de cette aubaine pour se renforcer logistiquement. Lorsque Medelci affirme que «la solution doit être politique et qu´elle ne peut venir que des Libyens eux-mêmes», il ne fait qu´exprimer une position défendue par l´Algérie et portée par l´Union africaine. Mais les chefs de la rébellion libyenne continuent de s´acharner contre l´Algérie. Un certain Mustapha Abdeljalil, ancien ministre de la Justice d´El Gueddafi vient de réitérer les accusations formulées contre l´Algérie par le CNT libyen, alors qu´il était en visite au Koweït. Il s´agit clairement de «manoeuvres dilatoires basées sur des agendas qui n´ont rien à voir avec la crise libyenne». Le CNT libyen en veut à l´Algérie parce qu´elle a été un des rares pays arabes à refuser de recevoir ses émissaires. Mais il ne peut en aucun cas lui faire porter ses déboires militaires. Alain Juppé a été rappelé par Sarkozy afin de remettre sur pied une diplomatie française «cassée» par les «affaires», que les responsables algériens lui rappellent diplomatiquement.