Les concernés peuvent user du droit de recours auprès du secrétaire général du parti. Le FLN vient de rendre publique la liste des premières exclusions définitives opérées au sein de ses rangs depuis le début de la crise qui l'a sérieusement ébranlé. Mahmoud Khoudri, Dadoua El-Ayachi, Lekouas El-Houari, Laoufi Mohammed, Abdelouahid Bouabdellah, Mohammed Dif, ne font désormais plus partie du FLN. La décision est intervenue, hier, à la suite de la réunion de la commission de discipline au siège du parti sous la présidence de Mohammed Guimri et en présence des membres de cette commission. Concis, bref et rédigé dans un style qui tranche avec la langue de bois, le communiqué du parti de Benflis, adressé à notre rédaction, résume toute la rigueur avec laquelle l'ex-parti unique a décidé de réagir. Le document précise que les concernés étaient absents pour la seconde fois à cette réunion disciplinaire «(...) et ils n'ont pas délégué de personnes qui les représenteraient devant la commission de discipline, ce qui constitue une violation de plus au règlement intérieur du parti». Le communiqué a toutefois précisé que les six députés concernés par cette mesure d'exclusion peuvent user du droit de recours auprès du secrétaire général du parti, comme le stipulent les articles 10 et 19 des statuts du FLN. Fort d'une majorité de 199 députés à la Chambre basse, le statut de leadership du FLN ne sera évidemment pas remis en cause par cette décision. Cependant, il faut tenir compte du fait que ces députés ont été élus par une base populaire auprès de laquelle ils jouissent d'une certaine sympathie, aussi minime soit-elle. Pourtant, il convient de s'interroger si ce capital électoral n'est pas déjà perdu pour Benflis qui sera le candidat du FLN à la présidentielle de 2004. En outre, il est à craindre que les députés exclus ne créent un phénomène d'avalanche au sein de leurs collègues en brandissant le statut de «martyr». Une éventualité fort probable en se sens qu'actuellement l'appartenance régionale est très instrumentalisée, comme tous les autres moyens, pour remettre en cause le 8e congrès du parti et affaiblir Benflis dans son élan de redonner son autonomie de décision au FLN. Par ailleurs, le conseil de coordination du parti, réuni jeudi à Alger «se félicite de l'initiative entamée par le secrétaire général et le bureau politique dans la préparation du projet de programme du candidat du parti» à cette élection. Le conseil entend répondre ainsi aux voeux d'«un vaste courant dans la société civile et dans le champ politique appelant à la candidature de M.Ali Benflis». En outre, le conseil de coordination du FLN «dénonce et condamne les campagnes de violence orchestrées par certains milieux et certains éléments» contre le FLN. Pour rappel, le 6 juin dernier, des kasmates du FLN ont été attaquées dans quatre wilayas par des personnes voulant en prendre le contrôle. Les attaques ont notamment ciblé les kasmas de Blida, Biskra Naâma et Mostaganem. Abdelkader Hadjar, qui a ouvertement reconnu avoir commandité ces actions, connaîtra-t-il le même sort que celui des six députés? En tout cas, la décision de le traduire devant la commission de discipline du parti a été retenue il y a de cela plusieurs jours.