Il a chargé aussi bien ses détracteurs au sein de la Centrale syndicale que ceux qui le critiquent de l'extérieur Il a chargé ses détracteurs au sein de la Centrale syndicale ainsi que ceux qui le critiquent de l'extérieur. C´est à une véritable leçon de syndicalisme que s´est livré, hier, le secrétaire général de l´Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd. Profitant de la réunion de coordination entre le secrétariat national et les Fédérations nationales tenue au siège de l´Ugta, à Alger, Sidi Saïd a chargé aussi bien ses détracteurs au sein de la Centrale syndicale que ceux qui le critiquent de l´extérieur, hommes politiques compris. «Mangez votre pain et restez chez vous», a-t-il suggéré à ses détracteurs avant de les rassurer par cette ritournelle: «On vous respecte». Cela avant de les appeler à respecter, à leur tour, l´arbre qui «vous a donné ses fruits». L´Ugta prépare la tripartite Abdelmadjid Sidi Saïd, patron de la Centrale syndicale, a annoncé, hier, que son organisation syndicale se prépare à la tripartite du 28 du mois en cours et à celle du mois de septembre prochain. Selon lui, l´Ugta mettra l´accent, lors de cette réunion, sur la nécessité de disposer des instruments indispensables qu´ils soient juridiques, financiers ou humains, pour la promotion de la production nationale. Il s´agit pour la Centrale syndicale de trouver les mécanismes de contrôle et de régulation du marché afin de juguler la spéculation. Sidi Saïd a déclaré, en outre, que l´Ugta fournira un dossier sur les travailleurs opérant dans les sociétés étrangères, notamment au sud du pays. Sur un autre plan, les responsables de l´Ugta ont révélé que 80 conventions collectives de branche, 98 conventions collectives d´entreprise et 715 accords salariaux ont été signés en 2010 dans le secteur économique public. Dans le secteur économique privé, ils sont 735 accords salariaux à avoir été signés durant la même année. En tout état de cause, Sidi Saïd estime que ceux qui tirent à boulets rouges sur l´Ugta ne vont ni la déstabiliser ni l´inquiéter. «L´Ugta se porte bien (...). Plus on nous chatouille, plus on nous renforce», a-t-il observé. Critiqué de toutes parts et stigmatisé pour sa ligne de conduite, le patron de la Centrale syndicale a trouvé dans la réunion d´hier une occasion en or pour riposter. Il assène ce qu´il croit être «les vérités nécessaires» pour rappeler et confirmer que l´Ugta n´a pas perdu son poids dans la société. «L´Ugta a les pieds solides car enracinée comme l´arbre qui donne toujours ses fruits», a-t-il affirmé ajoutant que «cet arbre est généreux car il permet aux bourgeons de pousser». Dans ce contexte, l´orateur s´est félicité du fait que son organisation syndicale comptait 1.780.000 adhérents en 2010. La question qui se pose c´est de savoir comment l´Ugta «recrute» ses adhérents? Pour éviter les «mauvaises interprétations», le premier responsable de la Centrale syndicale a mis les points sur les «i»: «Nous n´avons aucune animosité (contre les) autres syndicats (...). Nous n´avons jamais porté préjudice à un autre syndicat (...). C´est le terrain et les travailleurs qui commandent». Sidi Saïd passe ensuite à la leçon. «Un conflit sans utilité n´est pas utile. Dans la pratique syndicale, la compétition est bannie. On parle de solidarité et l´objectif est identique: apporter l´espoir aux salariés», a-t-il soutenu. L´orateur s´est ensuite étalé pour expliquer la démarche et la philosophie de l´Ugta. Et de crier «Basta» à l´évocation du monopole exercé par son organisation. Selon lui, l´Ugta ne cherche à monopoliser quoi que ce soit et sa ligne directrice est la sauvegarde des principes fondamentaux de la République. «Je ne porte pas un jugement de valeur sur ce que font les autres et à chacun sa méthode», a-t-il dit, plaidant à privilégier le dialogue pour le dénouement des conflits sociaux. «Nous agissons sur la base de nos consciences», a-t-il déclaré prenant à témoin les responsables des fédérations. «La philosophie de l´Ugta est de chercher à faire du bien et éloigner le mal», a-t-il ajouté. Pour lui, l´action syndicale peut être une réussite comme elle peut être un échec. L´essentiel, à ses yeux, c´est de choisir la méthode la plus efficace. Et cette méthode exige paix et stabilité. C´est dans ce contexte que Sidi Saïd a salué la Réconciliation nationale instituée par le Président Bouteflika. «La stabilité permet une action syndicale porteuse de fruits et d´avancées démocratiques», a-t-il argué.