«Le monde a deux histoires: l´histoire de ses actes, celle que l´on grave dans le bronze, et l´histoire de ses pensées.» Georges Duhamel Décidément, rien ne stoppe Nessma TV dans sa volonté de s´installer en Algérie. Ainsi, pour séduire les autorités locales et gagner des points de sympathie pour ouvrir un bureau à Alger pour récolter de la publicité, la chaîne n´hésite pas à organiser un débat sur la Révolution algérienne, ce vendredi 20 mai à 21h sur le thème «La France devrait-elle demander pardon à l´Algérie?» Pour ce faire, Nessma TV invite une pléiade de personnalités et de journalistes algériens sur son plateau: M.Kassa Aïssi porte-parole du FLN, le professeur Mohamed Korso historien et ex-sénateur, le professeur Abdelkader Bendaoud historien, juriste, académicien et les journalistes, Othmane Ellehiani d´El Khabar et Djilali Benyoub de Liberté. Le débat a été animé par le présentateur algérien Chawki Amine Smati. Certains de ses invités ne sont jamais passés sur l´Entv. Alors qu´elle croule dans une crise financière et de crédibilité sans précédent, les responsables de Nessma TV ont tenu à faire des appels du pied à Alger, pour être plus indulgents avec eux. C´est la première fois que Nessma TV organise un débat sur la Révolution algérienne. Et pourtant, la chaîne tunisienne et même ses responsables, n´ont aucune idée sur les enjeux politiques et historiques de la Révolution algérienne. Comme à son habitude, la télévision tunisienne privée travaille sans feuille de route, ni ligne éditoriale. Elle organise des débats selon la disponibilité des invités et sans stratégie bien précise. Néanmoins, c´est la première fois que des intervenants algériens participent à une émission sur la Révolution sur une télévision maghrébine. Al Jazeera avait organisé plusieurs débats sur la Révolution algérienne en faisant intervenir aussi bien Ben Bella que Mehri. Mais les meilleurs débats sur la Révolution algérienne ont été programmés par la télévision française et le plus célèbre débat l´a été sur la Cinq entre Bachir Boumaza, alors président de l´Association du 8 Mai 45 et le président de l´Association des pieds noirs français. C´était la première fois qu´un responsable algérien était invité sur un plateau d´une télévision française pour débattre de la mémoire et de l´histoire communes entre l´Algérie et la France. Bachir Boumaza, qui était un diplomate racé, doué d´une grande culture et d´une vaste mémoire, avait réussi à gagner son duel médiatique contre un invité politique français sur le plateau d´une télévision française. Mais Nessma TV, qui a voulu organiser un débat sur la Révolution algérienne en criminalisant la France, n´a pas cru bon inviter un représentant français, ce qui augure d´une émission à sens unique et l´absence totale de débat contradictoire comme le font si bien les télévisions professionnelles et tous les invités seront du même avis: «La France devrait-elle demander pardon à l´Algérie?» Autant dire qu´une télévision que se dit libre est en train de copier l´Entv dans sa ligne éditoriale et dans sa manière de faire. Alors, à quoi bon organiser une émission sur la Révolution algérienne quand on est incapable d´organiser un débat sur la Révolution tunisienne? Décidément, Nessma TV ne cesse de nous étonner par son amateurisme audiovisuel. [email protected]