«Benghazi a été le foyer par excellence du recrutement des combattants islamistes engagés par Al Qaîda» «Des cadres influents de la redoutable organisation terroriste Gicl occupent des postes de commandement au sein du CNT.» Le Conseil de transition libyen (CNT), organe politique représentant légitime du peuple libyen, est l´objet de vives inquiétudes. Cela est confirmé par nombre de rapports des services de renseignements occidentaux. Ces rapports indiquent que les troupes des rebelles sont composées essentiellement par des membres du Groupe islamique de combat libyen (Gicl). Un groupe qui a été fondé en Afghanistan, au début des années 1990 par des «moudjahidine» libyens, vétérans de la guerre soviéto-afghane. Outre les membres du Gicl, le CNT est foncièrement influencé par la ligne de conduite des ex-opposants à Mouamar El Gueddafi, en l´occurrence Khalifa Balkaqsim Hafter, ex-colonel de l´armée libyenne, recruté au cours de sa détention au Tchad, en 1986, par les services de renseignements américains. Le président du Centre international de recherche et d´étude contre le terrorisme et l´aide aux victimes du terrorisme (Ciret-avt), Yves Bonnet, ex-directeur des services de renseignements français (ex-DST) a déclaré que «Khalifa Balkaqsim, fondateur avec le soutien de Washington et de Paris de la branche militaire anti-El-Gueddafi, s´est réfugié aux USA, après l´échec de son action pour revenir ensuite au tout début du soulèvement des Libyens pour assumer de lourdes responsabilité au sein du CNT». Il note également que le CNT est composé foncièrement de membres de Gicl et d´ex-proches collaborateurs de Mouamar El-Gueddafi. Dans le même sillage, un rapport présenté devant l´Académie militaire de West Point a révélé que «Benghazi, épicentre de la révolte contre Mouamar El-Gueddafi, a été le foyer par excellence du recrutement des combattants islamistes engagés par Al Qaîda». Le plus inquiétant dans l´enquête de West Point est le constat selon lequel la région qui va de Benghazi à Tobrouk, en passant par Derna, constitue l´une des plus grandes concentrations de terroristes dans le monde, avec un combattant pour 1000, engagé en Irak par Al Qaîda. Sous la houlette d´Abou Abdallah Saddik, son leader historique, le Gicl est rentré en Libye pour instaurer un Etat islamique. Un attentat contre Mouamar El Gueddafi a été vainement tenté en 1996 par les membres du Gicl. Après cet attentat raté, ses membres ont été fortement réprimés et recherchés conjointement par les services occidentaux et libyens. Dangereuse, cette organisation a été inscrite, depuis 1996, sur la liste noire des organisations terroristes des Nations unies (ONU). Ironie du sort: des cadres influents de cette redoutable organisation terroriste occupent, aujourd´hui, les postes de commandement dirigeant le mouvement des insurgés contre le régime de Mouamar El Gueddafi, représenté officiellement par le CNT, basé dans la partie orientale de la Libye. Les services de renseignements occidentaux en savent quelque chose et ont déjà tiré la sonnette d´alarme. En 2009, 800 membres du Gicl, y compris des chefs, ont été libérés par le fils d´El Gueddafi, Seïf el-Islam, sous condition de renoncer complètement à leurs activités visant à renverser El Gueddafi. A ce sujet, il faut noter que le chef actuel des rebelles libyens, Hakim El-Hasidi, l´un des chefs du Gicl, ayant reçu un entraînement militaire en Afghanistan, a déclaré que les moudjahidine qui ont lutté contre les forces alliées en Irak, sont aujourd´hui en pointe dans les combats contre les pro-Gueddafi. Hakim El-Hasidi est aujourd´hui, membre actif du CNT. Il disposerait de 1000 djihadiste sous son commandement et opère sous les ordres du général Abdul Fatah Younès, ex-ministre de l´Intérieur de Mouamar El-Gueddafi. Ismaïl Sallabi, un autre membre et pas des moindres du Gicl, entraînerait 200 fondamentalistes à Benghazi, avec l´aide d´une vingtaine d´experts dépêchés par le Qatar pour le compte des insurgés. Ces informations ont été confirmées par l´amiral américain Stavridis, Commandant suprême des forces alliées de l´Otan, en Europe. Les services de renseignements occidentaux sont, dit-on, très inquiets et alertés quant à la présence des combattants d´Al Qaîda parmi les insurgés libyens, représentés par le CNT. La preuve en est. L´amiral américain Stavridis s´en est fait l´écho devant le Sénat des Etats-Unis d´Amérique soutenant que «les renseignement américains ont détecté des signes d´activités terroristes parmi les groupes des insurgés».