Même si la commission de M.Bensalah a donné des garanties dès le départ, il n'en demeure pas moins que de nombreuses parties n'étaient pas convaincues. La commission de M.Bensalah s´apprête à rendre son bilan. Après un mois de consultations, la Commission nationale des réformes politique va remettre ses rapports au président de la République. «Nous allons remettre les rapports vers la fin du mois en cours, à savoir, le 30 juin, au plus tard, le 1er juillet», a indiqué une source proche de la commission. Cette semaine sera la dernière étape des consultations. «Nous sommes en pleine préparation des rapports», a précisé la même source. Afin d´être dans les délais, l´équipe de M.Bensalah met les bouchées doubles pour finaliser ses rapports. La commission s´engage à transmettre fidèlement les propositions des uns et des autres. M.Bensalah l´a promis à ses hôtes dès le départ. «Soyez assurés que nous transmettrons à Monsieur le président de la République, loyalement et fidèlement, toutes les opinions et propositions qui seront formulées autour de cette table», a déclaré M.Bensalah au premier jour des consultations à l´adresse des partis politiques. Le président du Sénat a éclairci les règles du jeu en assurant à ses hôtes toute la transparence et la liberté. «Aucune limite n´est posée au champ de la consultation si ce n´est le respect des constantes nationales et des composantes de notre identité nationale», s´est-il engagé. Même si la commission de M.Bensalah a donné des garanties dès le départ, il n´en demeure pas moins que de nombreuses parties n´étaient pas convaincues. Des partis de l´opposition et des personnalités nationales ont boycotté les consultations. L´absence des poids lourds de la scène nationale aux consultations politiques a compliqué la tâche à l´équipe de M. Bensalah. Celle-ci avait du mal à garnir son agenda. Preuve en est, la liste des invités rendue publique au compte-gouttes. En l´absence des poids lourds, des associations satellites et des partis du terroir ont été conviés aux consultations. Même les représentants du monde sportif ont été invités. Hier, la commission de M. Bensalah a reçu le président de la Fédération algérienne de football, (FAF), Mohamed Raouraoua. L´absence de l´opposition et des personnalités nationales à l´exemple des anciens chefs de gouvernement, Mouloud Hamrouche, Ali Benflis et Ahmed Benbitour a remis en cause sa crédibilité. Ce qui a ouvert une brèche pour des lectures et des interprétations de part et d´autre sur l´utilité de cette commission. Revenant sur cette polémique, son porte-parole, Mohamed Boughazi, a tenu à préciser à la presse que la crédibilité de l´instance n´était pas tributaire des commentaires et avis des uns et des autres. «Celle-ci (la commission, Ndlr) demeurait un pôle ouvert où sont recueillies toutes les idées et suggestions, quels que soient leurs teneur, objectifs et auteurs», a-t-il clairement indiqué en guise de réponse. Malgré les invitations déclinées, la commission se dit satisfaite et tire un bilan positif. Par ailleurs, deux courants se sont distingués durant ces consultations. Le premier appelle à un changement dans la forme et le second revendique carrément la rupture. Le premier courant conteste le calendrier des réformes en entamant le chantier constitutionnel contrairement au programme tracé par le chef de l´Etat. Plusieurs partis l´ont exigé. Le MSP, le PT, le FNA et El-Islah ainsi que des personnalités politiques et des juristes ont plaidé pour la révision de la Constitution, d´abord. D´autres appellent carrément au changement du système. «On ne peut pas faire du neuf avec du vieux», soutiennent à l´unanimité d´anciens chefs de gouvernement. Pour la nature du régime politique, les propositions soumises portent sur le régime parlementaire et semi-présidentiel. La première suggestion a été vivement soutenue par plusieurs partis et personnalités politiques.