«Les opérations d'importation enregistrées dans le commerce extérieur ne sont pas comptabilisées sur le commerce intérieur», a déclaré Benkhalfa L´informel absorbe des milliards en dinars pour ne pas dire en devises. Le secrétaire général de l´Abef, Abderrahmane Benkhalfa vient de jeter un pavé dans la mare. «Les opérations d´importation enregistrées dans le commerce extérieur ne sont pas comptabilisées sur le commerce intérieur», a-t-il affirmé lors de son intervention, hier, aux assises sur le commerce tenues au Palais des Nations Club des pins. M.Benkhalfa a précisé que les recettes des opérations effectuées à l´extérieur ne sont pas introduites dans le commerce intérieur. Selon lui, une grande partie des importations vont dans l´informel. Même si ce responsable n´a pas avancé de chiffres, il n´en demeure pas moins que ses propos donnent froid dans le dos. Ce qui explique pourquoi le commerce informel a pris des proportions inquiétantes ces derniers temps. Qui dit informel dit évasion fiscale, bien évidemment. Ces opérations échappent au fisc engendrant ainsi un manque à gagner énorme au Trésor. Autrement dit, l´Etat perd le contrôle sur une bonne partie des produits importés. C´est pourquoi le marché informel offre des prix imbattables absorbant près de 60% de demande potentielle sur le marché. Certes, le gouvernement veut s´attaquer à ce phénomène, mais les lobbies sont plus puissants. Il est vrai que le marché est tellement juteux que les barons de l´informel ne reculent devant aucune loi. Bien au contraire, même les drapeaux sont importés. Après les fleurs artificielles et les confiseries, les spécialistes de la contrefaçon ne laissent aucun terrain inoccupé et ratissent large. En l´absence de contrôle, les importateurs exercent leur diktat. Le patron des Douanes a déclaré récemment, que près de 60% des produits importés pour la revente en l´état sont contrefaits. Le représentant de l´Abef a également parlé du problème du chèque. Le paiement par cash demeure le mode le plus utilisé par les opérateurs. Les assises du commerce étaient l´occasion pour les opérateurs de vider leur sac. Par ailleurs, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a expliqué que ces assises permettront d´arrêter un programme de réformes et de solutions globales et unifiées à l´échelle nationale. Selon lui, la réforme du secteur du commerce «s´appuiera sur la société civile et l´accompagnement des opérateurs économiques». Des ateliers ont été organisés sur la régulation de l´activité commerciale, l´encadrement du commerce extérieur, le contrôle économique, les ressources humaines et la communication. M.Benbada a affirmé que ces thèmes constituaient les grandes lignes du projet de politique nationale du secteur du commerce en Algérie. Abordant le mois sacré du Ramadhan, le ministre a assuré, lors d´une conférence de presse, que les produits de large consommation seront disponibles et que le marché sera bien approvisionné. «L´approvisionnement du marché (durant le mois du Ramadhan) sera correct. Toutes les données recueillies auprès du ministère de l´Agriculture affirment que les produits agricoles frais et les viandes seront disponibles», a affirmé M.Benbada. Interrogé sur le contrôle des pratiques commerciales, le ministre a affirmé qu´au titre du quinquennat 2010-2014, le ministère allait recruter 7000 agents supplémentaires, dont 1000 ont été déjà recrutés l´année dernière, 5000 autres entre 2011 et 2012 alors que 1000 agents le seront en 2013. «Le renforcement du nombre des contrôleurs nous permettra d´améliorer l´efficacité du contrôle économique et de la répression des fraudes», a-t-il estimé. Au volet de la concurrence, il a émis le voeu de voir l´installation d´un Conseil national de la concurrence avant la fin de l´année en cours, soulignant qu´il est prévu la promulgation du texte de loi régissant cette instance en juillet prochain. «Le ministère du Commerce s´emploie à trouver des solutions pratiques aux situations de monopole du marché et de spéculation», a-t-il affirmé en relevant que le secteur avait procédé ces dernières années à la multiplication du nombre des agents de contrôle et de répression de la fraude en les pourvoyant de moyens nécessaires à cet effet.