L'audiovisuel, la presse électronique, la publicité, trois priorités pour le ministre. Le ministre de la Communication déclare la guerre aux lobbies financiers bien infiltrés dans le milieu de la presse. Tant attendu par les professionnels, le décret relatif aux attributions du ministère de la Communication est publié, hier, dans le Journal officiel. Le gouvernement hausse le ton: désormais, Nacer Mehal, le premier responsable du secteur, aura comme priorité de prévenir la concentration des titres et organes de presse et l'influence financière, politique ou idéologique en proposant les textes législatifs ou réglementaires appropriés. Cette disposition est prévue dans l'article 2 dudit décret et inscrite dans le cadre de la promotion et de la consolidation de la démocratie et de la liberté d'expression. C'est la première fois qu'on pointe d'une manière directe et sans équivoque les puissances de l'argent dans la gestion du secteur. Le décret signé par Ahmed Ouyahia insiste sur la promotion de la diffusion d'une information plurielle, responsable et objective en développant une culture journalistique basée sur l'éthique et la déontologie professionnelles. Le texte de loi, qui intervient au moment où les professionnels et la classe politique se rejoignent, répond à cette doléance. Le gouvernement semble faire un pas important vers la concrétisation de cet objectif. En effet, en matière de développement de la communication, le ministre de la Communication est chargé d'impulser le développement des activités des opérateurs à l'effet de développer la production des programmes audiovisuels. Sur l'opportunité d'ouvrir le champ de l'audiovisuel, plus loin dans le chapitre relatif à la direction des médias, il est souligné que la direction générale des médias est chargée, entre autres, de veiller à la mise en oeuvre du soutien de l'Etat au développement des moyens de diffusion et de développement de l'audiovisuel, en matière de production et de contribuer à l'élaboration des cahiers des charges des établissements de diffusion de l'audiovisuel et de la presse écrite nationale. En outre, le même article prévoit également, que la direction générale des médias sera chargée d'étudier les demandes d'accréditation des journalistes exerçant pour le compte des organismes étrangers de l'audiovisuels et de la presse écrite de droit étranger, d'étudier les demandes d'agrément pour l'exercice des activités réglementées et de gérer les relations avec les organismes nationaux. Donc, la réorganisation décidée par les pouvoirs publics signifie-t-elle un pas pour remettre de l'ordre dans le secteur national des médias et ouvrir, par voie de conséquence, d'autres perspectives à l'avenir portant sur l'ouverture de l'audiovisuel? En effet, si l'on se réfère aux déclarations officielles, il est dit que l'ouverture des médias, notamment de l'audiovisuel, se fera de manière progressive et à moyen terme. Une proposition soutenue par l'actuel Premier ministre qui, invité par la Commission Bensalah sur les réformes politiques, a évoqué comme premier point la contribution du privé dans le capital de l'audiovisuel public. Dans un autre chapitre, le texte de loi en question évoque longuement la publicité dans un chapitre. Dans ce sens, le ministère sera chargé de collecter et d'analyser les données relatives à la publicité dans la presse écrite nationale, support papier et électronique, élaborer et détenir un annuaire des agences de publicité et de conseil en communication et d'élaborer régulièrement des statistiques sur lemarché de la publicité en Algérie.La sous-direction des activités de publicité et de conseil en communication sera chargée: d'étudier les demandes de publicité dans la presse écrite nationale, support papier et électronique, d'élaborer et de tenir un annuaire des agences de publicité et de conseil en communication, d'élaborer régulièrement des statistiques sur le marché de la publicité en Algérie. Le gouvernement compte donc réorganiser le secteur de la publicité, moyen de pression pour les uns, et instrument de chantage qui a pesé lourdement sur la qualité de la presse écrite surtout. Par ailleurs, l'on notera que pour la première fois, la loi algérienne évoque le support électronique qui s'est imposé en force ces cinq dernières années.