La révision prochaine du code de l'information doit être perçue dans le cadre des réformes politiques annoncées vendredi par le président de la République, a estimé hier à Alger le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal. «La révision du code de l'information fait partie des réformes politiques annoncées par le président de la République», a déclaré M. Mehal en marge du 20e Sicom. Le ministre a fait savoir qu'en prévision de la révision du code actuel de l'information, et dans le souci de réaliser un «travail exhaustif», un dialogue sera, dès cette semaine, amorcé avec les professionnels du secteur (journalistes et éditeurs), des organisations représentant les journalistes ainsi que des juristes. «Ce que je peux vous garantir c'est que je vais entamer la concertation la plus large possible afin d'arriver à un consensus» à ce sujet, a précisé le ministre. Sur la dépénalisation du délit de presse, mesure annoncée récemment comme à venir par le chef de l'Etat, M. Mehal a fait remarquer que ce point constituait l'une des «aspirations» de la corporation auxquelles les pouvoirs publics vont s'employer à donner un contenu pratique. Des «mesures» entreront, d'ailleurs, en vigueur, dès cette semaine, au sujet de cette dépénalisation, a annoncé le ministre sans plus de détails. Il a insisté aussi sur la nécessité d'accorder l'importance qui se doit aux aspects relatifs à l'éthique et à la déontologie afin, a-t-il souligné, de «préserver la profession et l'honneur des gens». Le ministre a fait remarquer, à ce sujet, que le président de la République avait lui-même, dans son dernier discours à la nation, appelé les journalistes et les éditeurs à ce qu'ils prennent en ligne de compte l'aspect éthique dans le cadre de la liberté de la presse. Au sujet de la grille des salaires des personnels de la presse, le premier responsable du secteur a estimé que celle-ci ne devait pas toucher uniquement les journalistes de la presse publique mais toutes les femmes et tous les hommes de la profession. «Nous sommes arrivés à une sédimentation qui fait que l'on doit absolument réfléchir à une grille nationale des salaires dans le domaine de la communication», a souligné M. Mehal. Pour lui, il est nécessaire que le journaliste puisse bénéficier des mêmes droits et des mêmes devoirs indépendamment du fait qu'il travaille dans le secteur public ou dans le secteur privé. Au sujet du Conseil supérieur de l'information, le ministre de la Communication a rappelé que le code de l'information de 1990 en prévoyait l'existence au même titre d'ailleurs que le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Faisant remarquer que la décennie du terrorisme avait tout relégué au second plan, y compris l'existence même d'un ministère de la Communication, M. Mehal a affirmé que le sujet relatif à la mise en place d'un conseil supérieur de l'information sera «repris» puisque les conditions le permettent. Le ministre a, enfin, insisté sur le fait qu'il procéderait personnellement à l'ouverture de «tous les chantiers possibles» afin de débattre de cette dernière question.