En tout, près de vingt courts métrages ont été présentés dimanche dernier devant un large public des plus friands de ce genre cinématographique. Le court métrage d'ici et d'ailleurs était à l'honneur, dimanche dernier, à la cinémathèque algérienne de la rue Ben M'hidi, à la faveur des Journées cinématographiques d'Alger, qu'organise pour la seconde fois, l'association «A nous les écrans». En premier lieu, des courts métrages dans la catégorie «Tour du monde du court métrage» huit films ont été ainsi projetés. Des réalisateurs de différents pays nous ont offert des regards bien intéressants sur leurs sociétés mais respectés aussi leur vision sur le monde qui nous entoure. Le Linge sale d'Inoussa Kaboure du Burkina Faso, l'hilarant le nucléaire n'est pas plus grave du Libanais Gabriel Zarazir, Fi Dhilal El nissa El mansiait du Syrien Mohamed Abdelaziz, Dernier passager de l'Algérien Mounès Khemmar, A la recherche de Shambhala de Batmunch (Allemagne-Mongolie), Clic et déclick du Marocain Abdilliah El Djawhari, Mokhtar de l'Algéro-Marocaine Halima Ourdiri et Tarik El Marih de l'Egyptien Karim Chenaoui sont autant de films qui nous ont touché chacun à sa manière. Le dernier décliné sous forme de documentaire, nous a permis d'avoir une meilleure vision sur la densité de la population égyptienne et sa façon de vivre à partir du métro. Celui de Halima Ourdiri est un film qui met en scène un petit garçon qui, un jour, rentre à la maison avec un hibou blessé. Symbole de malédiction, son père décide de punir l'enfant en l'enfermant dans la cave. Un film aussi bien tendre, cruel que bouleversant. Le film met en exergue nos peurs et nos éternelles superstitions archaïques qui ont parfois des conséquences désastreuses sur l'être humain.De son côté, le Marocain El Djawhari plaide ouvertement dans son film pour la lumière contre l'obscurantisme partant d'un homme barbu qui décide de se prendre en photo pour son passeport mais les photos minutes sortent toujours noires. Un jour, une rencontre hasardeuse va bouleverser sa conception des choses. Et de porter un regard neuf sur l'autre et le monde...L'après-midi la cinémathèque qui n'a cessé de se remplir de monde a consacré sa programmation à un spécial compétition du court métrage algérien. Un format qui plait et qui trouve de plus en plus d'amateurs en Algérie car plus facile à tourner et surtout moins cher qu'un long métrage. En compétition aussi, six courts métrages des plus captivants ont été donnés à voir face à un public qui en redemandait. Un autre court celui-là, de Abdenour Zahzah aux multiples prix, Garagzouz a été également présenté hors compétition. Un riche débat a suivi ces projections et portant, notamment sur le devenir de ces films dans notre pays où un manque flagrant de salles est à déplorer nonobstant l'absence effective d'aide aux jeunes cinéastes. Si pour Abdennour Zahzaz il ne fait aucun doute que le ministère se doit de soutenir le court métrage, pour Yacine Bouaziz producteur de Thala film il ne faut pas attendre l'aide du ministère si elle n'arrive pas mais continuer à tourner et faire des films, en gros agir sans attendre. «Aujourd'hui, il faut s'approprier les moyens (téléphone portable..) qu'on a pour faire des films. Tout le monde rêve de tourner en 35 mm c'est clair. Mais cela ne doit pas être une entrave à l'élan artistique». Pour Amine Sidi Boumedienne l'auteur du formidable Demain, Alger?, il ne faut pas penser uniquement aux festivals comme ultime espace de diffusion pour les films. «Si on ne veut pas me financer, je le fais quand même et je le montre en le diffusant sur Internet». Voilà une nouvelle vision qui apporte de l'espoir aux jeunes réalisateurs désirant faire du cinéma. Mais cela est-il réellement professionnel quand on prétend en faire réellement son métier? Si pour certains, le court métrage est un tremplin pour passer au long, d'aucuns se plaisent à se spécialiser dans ce genre de film et tournent dans des conditions des plus appropriées. Mais comme le dira si bien le président du jury Rachid ben Allal, au- delà des moyens obtenus, seul le talent compte et les idées feront la différence....