Les pouvoirs publics sont accusés de fuir la légitimité populaire en légiférant par ordonnance entre deux sessions, des lois engageant tout l'avenir du pays. Le secrétariat politique du Parti des travailleurs, réuni hier en session ordinaire, a rendu public un véritable brûlot en direction des pouvoirs publics. L'objet de l'ire du parti de Louisa Hanoune concerne le dernier Conseil des ministres durant lequel des décisions économiques de la plus haute importance ont été prises sous la forme d'ordonnances. Le communiqué précise «avoir pris acte des dernières décisions du Conseil des ministres (...) tenu une semaine après la clôture de la session parlementaire du printemps de l'APN, profitant ainsi de la vacance parlementaire pour légiférer par ordonnance, des lois touchant la souveraineté nationale...». Il s'agit, notamment, des zones franches, des exportations et des importations, ce qui, aux yeux du PT, prépare le pays à son entrée à l'OMC. Le PT, fidèle donc à ses lignes directrices, «dénonce vigoureusement ces ordonnances» et précise que «si elles venaient à être mises en application, elles hypothèqueront l'avenir des générations futures et la nation entière». Le PT, qui ne fait pas secret de son soutien aux actions actuelles de la Centrale syndicale, affirme joindre sa voix à celle de l'Ugta pour considérer que «l'adoption de ces ordonnances constitue la naissance de l'esclavagisme moderne avec de graves conséquences sur le tissu industriel, l'emploi et la protection sociale». La crainte du PT tire ses fondements de ce qui s'apparente à un refus des pouvoirs publics d'aller vers un débat public et transparent relatif à ces questions, alors que le départ de Hamid Temmar est lié à celles-ci et que même la grève réussie de deux jours de l'Ugta tirait son origine de la politique sociale et économique suivie jusque-là par le pouvoir. Dans son communiqué, le PT rappelle que son «groupe parlementaire a interpellé le gouvernement par deux questions orales relatives à ces projets de lois mettant en exergue les graves dangers résultant de l'adoption de ces lois en demandant un débat général à l'APN pour identifier toutes les menaces qui pèsent sur l'économie nationale». Les épidémies qui progressent et prennent leurs aises sous nos cieux ont également été abordées dans le communiqué du parti de Louisa Hanoune...Ce dernier, qui parle de «propagation des maladies de la pauvreté telles que la peste, le typhus, la typhoïde, la méningite», estime que cet état de fait «traduit tragiquement la régression sociale et le désengagement de l'Etat vis-à-vis de ses prérogatives sociales et économiques dont la réduction drastique des budgets des secteurs vitaux tels que la santé, l'eau, les collectivités locales...». Sur le plan international, le PT revient sur le Proche-Orient, l'Irak et la récente grève au Nigeria, liée aux conséquences désastreuses des institutions financières internationales. Organiquement parlant, enfin, le PT poursuit normalement ses préparatifs pour la tenue de son congrès national. Ces assises ont été reportées de quelques mois à cause du terrible séisme qui a secoué Alger et Boumerdès, le 21 mai passé.