Depuis ces dix dernières années, près de 26.000 morsures ayant entraîné une dizaine de décès, ont été enregistrées à Oran. Les habitants des communes côtières d'Oran, en particulier celles de la partie Ouest, continuent de subir les affres des chiens errants. Les communes de Mers El Kebir et de Aïn El Türck ont recensé près de 150 morsures de chiens et ce, durant les derniers quatre mois de l'année en cours. A elle seule, la commune balnéaire Aïn El Türck a enregistré au moins une quarantaine de cas. La wilaya d'Oran est, visiblement, devenue ce pôle propice à la prolifération de toutes sortes de bêtes hautement nuisibles à la santé publique. Les bilans sont plus que révélateurs du mal qui continue à ronger la capitale de l'Ouest. En effet, les services sanitaires spécialisés mettent en exergue la montée phénoménale des cas de morsures. Là aussi, les chiffres sont éloquents. En 2009, quelque 4000 cas ont été recensés, dont 70% causés par des chiens errants. Depuis l'an 2000 à ce jour, près de 26.000 morsures ayant entraîné plus d'une dizaine de décès, ont été enregistrées dans la deuxième ville du pays. Le mal est beaucoup plus profond puisque les services spécialisés avancent que près de 70% des morsures enregistrées étaient à la fois graves et profondes. Les cas jugés graves sont évacués vers les centres spécialisés tandis que les moins graves sont soignés sur place. A la faveur de la saison des grandes chaleurs et au moindre relâchement dans les campagnes de dératisation et d'abattage des animaux errants, le bilan, qui est déjà alarmant, pourrait atteindre des courbes fulgurantes. La dégradation des conditions d'hygiène, et la prolifération des parkings et des décharges sauvages sont les causes principales de cette prolifération des bêtes errantes, dont les chiens. Aussi, au vu de la conjonction de plusieurs paramètres, notamment le non-respect des plages horaires quant aux collectes des déchets ménagers, plusieurs villes de la wilaya d'Oran sont exposées au phénomène. Les Oranais ne sont pas près d'oublier les séquelles de la peste qui a sévi en 2003 dans la localité de Kehailia près de la commune de Tafraoui. A cette époque, d'énormes moyens humains et médicaux avaient été mobilisés à l'effet de mettre à nu les raisons de l'épidémie qui frappa subitement une région bien déterminée. A ce jour, les résultats de l'enquête décidée par les hauts responsables du pays, n'a pas été rendus publics. Sur un autre plan, les services en charge de la lutte contre la prolifération des chiens et rats errants ont, dans un passé récent, mis en évidence la nécessité de nettoyer les cités connues pour être leurs fiefs. La campagne a certes, donné quelques résultats notables, mais la problématique reste posée. En 2010, l'Epic «Propreté d'Oran» a pris, sous ses auspices, la campagne d'abattage des chiens errants. Une rétribution de 2 000 dinars, pour chaque chien capturé, a été accordée. D'autre part, les services d'hygiène de la commune d'Oran, ont annoncé que leurs responsables, sont plus que mobilisés dans les campagnes régulières de dératisation et de démoustication des cités. «Quel est ce foyer, qui n'a pas été visité, ne serait-ce qu'une seule fois, par un rat?», s'est interrogé un employé des services d'hygiène de la commune d'Oran ajoutant que «ces petites bêtes attaquent, de jour comme de nuit, les habitants d'Oran leur causant, par voie de conséquence, des maladies le moins que l'on puisse dire, hautement graves.»Tout compte fait, les morsures d'animaux, sont de plus en plus en nombreuses.