L'envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental est interpellé par les représentants du peuple sahraoui pour qu'il s'aligne sur la position du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. La voix du représentant personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental manque t-elle d'impartialité? Les récentes déclarations d'Ibrahim Ghali, l'ambassadeur sahraoui à Alger, tendent à le faire croire. A moins que le diplomate américain n'ait été interpellé pour qu'il fasse preuve de plus d'éloquence en ce qui concerne le droit du peuple sahraoui à s'exprimer librement quant à son avenir dans le cadre d'un référendum d'autodétermination. L'ambassadeur sahraoui avait souhaité, en marge des travaux de la 2e université d'été des cadres du Front Polisario et de la Rasd qui s'est tenue à Boumerdès, que l'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara occidental puisse diriger le 8e round des pourparlers informels entre Sahraouis et Marocains qui se tiendra du 19 au 21 juillet à Manhasset dans la banlieue de New York «en accord avec la position de M. Ban Ki-moon qui appelle au règlement de la cause sahraouie loin de toute tergiversation qui ne sert ni la cause sahraouie ni la région». Le diplomate sahraoui a exhorté Christopher Ross à adopter la même démarche à laquelle avait appelé le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies qui s'est prononcé en faveur du «droit du peuple sahraoui à exercer son droit imprescriptible à l'autodétermination et à l'indépendance à travers un référendum libre, juste et régulier» et à exiger du Maroc le respect de la résolution 1979 votée le 30 avril 2011 par le Conseil de sécurité de l'ONU pour mettre un terme définitif au conflit qui oppose le Front Polisario au Royaume marocain depuis plus de trente-cinq ans. Plus les négociations traînent en longueur et plus le doute s'installe quant à la capacité de l'envoyé spécial de l'Organisation des nations unies pour le Sahara occidental de résoudre la question sahraouie. Le 7e round des pourparlers informels qui se sont déroulés entre le 5 et le 7 juin à Manhasset, dans la banlieue de New York, aux Etats-Unis, ont confirmé le statu quo dans lequel s'est enlisé le dossier du Sahara occidental. «A la fin de la réunion, chaque partie a continué à rejeter la proposition de l´autre comme base unique des négociations à venir», avait révélé sans surprise, Christopher Ross. Pourquoi en sera-t-il autrement cette fois-ci? La nouvelle Constitution dont vient de se doter le royaume marocain consacre la «marocanité» du Sahara. «Je dirai donc Oui à ce projet, car je suis convaincu que, de par son essence démocratique, il donnera une forte impulsion à la recherche d'une solution définitive pour la juste cause de la 'marocanité'' de notre Sahara, sur la base de notre initiative d'autonomie...», a déclaré à la veille du référendum qui s'est tenu le 1er juillet 2011 le souverain marocain dans un discours adressé à son peuple. Ce qui a soulevé les inquiétudes légitimes des responsables sahraouis. Le président de la Rasd (République arabe sahraouie démocratique) a aussitôt réagi. «Je tiens à vous adresser ce message pour attirer votre attention sur les intentions du gouvernement marocain de mettre en oeuvre des décisions politiques concernant la réforme constitutionnelle au Maroc, dans laquelle il envisage également d'inclure le Sahara occidental qui est sous l'occupation illégale du royaume du Maroc», a écrit Mohamed Abdelaziz dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies. Cette nouvelle donne dans la question sahraouie fait penser que les prochains pourparlers informels entre le Front Polisario et le Maroc, qui doivent se tenir entre le 19 et le 21 juillet, se dirigent droit dans le mur. N'ayant déjà pas les coudées franches, Christopher Ross risque cette fois-ci de jeter l'éponge.