Taïb Fassi-Fihri ministre marocain des affaires étrangères Taïb Fassi-Fihri, a insinué, que le processus de normalisation en cours entre le Maroc et l'Algérie est de «nature à contribuer à la résolution» du conflit du Sahara occidental. Manipulation ou désinformation? La diplomatie marocaine ne peut s'empêcher de pratiquer la politique de l'autruche en ce qui concerne le droit du peuple sahraoui à disposer librement de son avenir à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination comme le stipule la résolution 1979 votée par le Conseil de sécurité le 30 avril 2011. A cet effet, tous les amalgames sont osés. Surtout lorsqu'il s'agit de lier les relations algéro-marocaines au conflit du Sahara occidental. Le processus de normalisation des relations entre les deux pays qui contient «plusieurs secteurs ainsi que des échanges de visites au niveau ministériel et de réflexions est également de nature à relever les défis auxquels fait face la région du Maghreb arabe aux niveaux économique et sécuritaire et partant, à contribuer à la résolution de ce différend régional», a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères lors d'un point de presse, à l'issue du 8e round de pourparlers informels sur le Sahara occidental qui s'est tenu du 19 au 21 juillet, dans la banlieue new-yorkaise de Manhasset. Un coup de bluff pour laisser entendre que l'Algérie a infléchi sa position par rapport au dossier du Sahara occidental? Si c'est le cas, le coup est raté! Par rapport à cette question, des déclarations officielles claires, sous forme de mise au point, ont réitéré à maintes occasions et à chaque fois que l'opportunité se présentait, la position immuable de l'Algérie par rapport au conflit du Sahara occidental. «La proclamation, le 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique a donné corps à l'aspiration du peuple sahraoui à la liberté et a renforcé son attachement à son droit inaliénable à l'autodétermination. Elle a représenté, aussi, une percée significative sur la voie de l'expression souveraine du droit du peuple du Sahara occidental de décider librement de son avenir, conformément à la légalité internationale», a souligné le chef de l'Etat algérien dans un message adressé au président sahraoui, Mohamed Abdelaziz à l'occasion de la célébration du 35e anniversaire de la proclamation de la Rasd (République arabe sahraouie démocratique). Le président de la République Algérienne avait rappelé à cette occasion l'attachement de l'Algérie à la légalité internationale pour résoudre la question sahraouie. «Je forme, pour ma part, le voeu de voir couronnés de succès, les efforts du secrétaire général de l'ONU et de son Envoyé personnel, à travers la série de rencontres informelles pour permettre la reprise des négociations en vue de parvenir à une solution sur la base du droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination» a ajouté Abdelaziz Bouteflika qui a fait remarquer que: «L'Algérie, en sa qualité de pays voisin aux deux parties au conflit, continuera, comme elle l'a toujours fait, à encourager le dialogue entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, sous l'égide de l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, en vue de parvenir à une solution fondée sur la légalité internationale, qui garantisse au peuple sahraoui l'exercice de son droit à l'autodétermination.» L'Algérie a toujours dissocié et évité l'amalgame sciemment entretenu par le Makhzen entre la question sahraouie et les relations bilatérales qui lient l'Algérie et le Maroc. Une position affichée et confortée par la France qui est pourtant un des puissants soutiens du Maroc dans l'affaire du Sahara occidental. «Il m´a été très clairement indiqué que la question du Sahara occidental n´était pas de nature à nuire aux relations entre le Maroc et l´Algérie de façon générale, c´est une approche qui me paraît très positive et constructive», a précisé Alain Juppé, le chef de la diplomatie française après les entretiens qu´il a eus avec son homologue algérien et le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de la visite qu'il a effectuée à Alger le mois dernier. Une déclaration à méditer et à prendre en compte par le patron de la diplomatie marocaine qui tente vainement de brouiller les pistes.