Alors qu'il se dirigeait en Tunisie pour y passer des vacances, le délégué de Bechloul Rachid Belkacemi s'est vu refouler et son passeport confisqué. L'arrestation du délégué de Bechloul Rachid Belkacemi aux frontières tunisiennes intervient à un moment crucial du mouvement citoyen. Arrêté pour cause de mandat de recherche, le délégué est entre les mains des forces de la Police des frontières. Un meeting a été organisé, hier, au niveau de sa localité natale pour demander sa libération immédiate et inconditionnelle. A quelques encablures du dénouement définitif d'une crise vieille de deux années, cet acte vient semer le doute quant à la volonté réelle des pouvoirs publics de régler ce problème. Pour Hakim Kacimi, le délégué de M'chedallah, «cette arrestation vient confirmer les appréhensions et la nécessité de voir le Président de la République, seul garant de la Constitution, s'impliquer directement dans la solution du conflit. Ce genre de bavure peut être exploité par les détracteurs d'une solution durable et peut leur permettre, aux yeux des citoyens, de se repositionner». Pour un membre de la coordination de Haïzer, ce énième dérapage du pouvoir prouve que la volonté affichée n'est pas celle ressentie. «Le pouvoir libère des délégués pour en emprisonner d'autres.» Signalons, pour rappel, qu'un autre animateur du mouvement avait vécu les mêmes péripéties à Alger alors qu'il envisageait de partir en France. Les citoyens proches du mouvement voient là une volonté délibérée de court-circuiter les démarches entreprises pour mettre un terme à une situation d'instabilité. La coordination de la wilaya du mouvement citoyen, qui organisera avec la collaboration du comité de Haïzer un meeting interwilayas demain, a condamné, dans une déclaration, l'arrestation de Belkacemi. Elle qualifie l'acte d'atteinte grave aux libertés individuelles de circuler librement, droit garanti par la Constitution. «Le fait de n'avoir pas informé la police des frontières des mesures d'apaisement prises dans le cadre du dénouement de la crise montre que ce pouvoir guette toutes les opportunités pour réaviver la violence et le pourrissement», pense un délégué. Aucun incident majeur n'a été signalé lors du meeting de soutien au délégué arrêté.