Deux jeunes hommes ont succombé, hier matin, à leurs blessures et ce, au niveau des services des urgences médico-chirurgicales du Centre hospitalo-universitaire d'Oran. Ces deux hommes ont été victimes des rixes qui ont éclaté, quelques heures avant la rupture du jeûne de la journée de mardi. L'altercation mortelle a eu lieu dans le quartier populaire et très commerçant de Mdina Djedida. La bataille a été ponctuée par l'usage des armes blanches. Un autre cas a eu lieu au premier jour de Ramadhan. Après donc trois jours du mois de jeûne, le bilan s'élève à trois morts. Un autre jeune homme résident dans le quartier Haï Nour, pas loin de l'Usto, a été mortellement poignardé dans le même quartier. Le Ramadhan, ce mois de tolérance et de piété, est détourné de sa vocation initiale. Tout compte fait, au moindre petit malentendu, les armes blanches font parler d'elles. Les Oranais garderont longtemps les séquelles des batailles rangées qui opposaient les gangs des différents quartiers comme Derb, Cavaignac, Saint-Pierre, Sidi El Houari et la Bastille. Tout récemment, l'eternel «classico» opposant deux jeunes hommes du quartier populaire de Derb a provoqué le blocage de la circulation pendant plusieurs heures et ce, dans le même quartier. Le motif de leur perpétuelle histoire repose sur une prétendue dénonciation faite par le premier d'un méfait commis par le frangin du deuxième. Le frangin étant arrêté a laissé son frère livrer une incessante bataille contre son dénonciateur et ce, à chaque fois que les deux hommes se croisent, même par inadvertance, dans la rue. Le même quartier a vécu, dernièrement, une deuxième histoire à l'identique. Un autre, qui aurait abrité un homme recherché par son rival, a subi toutes les foudres de ce dernier. Mains ligotés et autour du cou d'une chaine de fer, le malheureux a été traîné tout le long de la journée par son bourreau qui ne cessait d'ordonner à sa victime d'aboyer au su et au vu de tout le monde. Lundi après-midi, une rixe a failli dégénérer lorsqu'un groupe de jeunes s'est mis en furie contre un commerçant exerçant dans le marché de la Bastille. En dépit de la mobilisation, un peu partout dans les rues et ruelles d'Oran des hommes en tenue bleue, des bagarres motivées par toutes sortes de mobiles sont signalées, notamment dans les lieux à forte concentration comme les arrêts de bus de transports urbains, à l'intérieur même des bus et dans les marchés.