Conséquence de la contestation des chômeurs à Ouargla, l'Etat prône des mesures spéciales pour les jeunes. Pour apaiser la tension dans le sud du pays, l'Etat se tourne enfin vers les chômeurs. Ces chômeurs longtemps en colère et ballottés entre une administration locale de l'emploi qui fuit ses responsabilités et des sociétés étrangères ou nationales plus occupées à gérer des fonds qu'à recruter conformément aux offres d'emploi qu'elles émettent. «Nous voulons du travail et immédiatement», crient les jeunes, une injonction qui provient de tous les quartiers et communes de la willaya de Ouargla. Le directeur général de l'Agence nationale de l'emploi (Anem), Chaâlal Tahar, après une visite de travail et d'inspection qu'il a effectuée dans la willaya de Ouargla, il y a près d'un mois, a dépêché une commission spéciale pour régler le problème de l'emploi au niveau de cette wilaya. Ainsi, l'Anem qui s'est montrée «disponible» à réorganiser le marché du travail dans la wilaya de Ouargla, selon son directeur général, compte «absorber» la colère de ces chômeurs qui s'inscrivent quotidiennement au niveau de ses bureaux. Parmi ces postulants, il y en a qui disposent de cartes de demandeurs d'emploi depuis 2006. En marge de sa visite à Ouargla, Chaâlal Tahar a indiqué que «l'Anem ne ménagera aucun effort dans la réorganisation et la restructuration du marché du travail dans la wilaya», précisant qu'elle s'emploie actuellement à «mettre en place tous les moyens humains et matériels nécessaires afin de réaliser les objectifs escomptés». Une initiative qui a pour but la réalisation de nouvelles agences d'emploi très modernes à l'image des structures existantes sur l'ensemble des autres wilayas du pays. M. Chaâlal a ajouté, dans ce sens: «Il existe, dans ce cadre, une ferme détermination pour la réalisation de cet objectif, et cela repose en premier lieu sur la mise en place d'une formation efficace des cadres des antennes de l'Anem et la dotation de ces structures en équipements et moyens modernes.» En effet, lors de l'installation du nouveau directeur de l'Agence régionale d'emploi, Boucherir Abderrazak, le directeur général de l'Anem a tenu à exprimer sa volonté de donner une nouvelle dynamique à l'activité de cette instance et à la promotion de l'emploi dans cette wilaya. Il faut rappeler que durant cette tournée, M. Chaâlal a écouté les doléances de certains demandeurs d'emploi, qui ont évoqué un «manque de transparence» dans la distribution des postes d'emploi, à cause des contraintes rencontrées au niveau des sociétés, notamment celles qui opèrent dans le secteur pétrolier ou parapétrolier de la wilaya. C'est dans ce contexte qu'une commission spéciale est dépêchée dans la wilaya de Ouargla. Celle- ci est composée, d'une part, d'une équipe technique spécialisée dans l'informatique ayant pour mission la numérisation de l'ensemble des services de l'agence de l'emploi de cette wilaya. D'autre part, une autre équipe de soutien technique va se charger de la réorganisation de cette structure. Pour ce qui est de l'opération de numérisation et de modernisation, elle devrait permettre une transparente et une précision dans l'établissement et la gestion des offres d'emploi. Pour cela, «l'opération s'effectuera sur les pages Internet», indique-t-on. En tout cas, la venue du directeur général de l'Anem, M. Châalal, et le train de mesures qui ont suivi, ont contribué à apaiser un tant soit peu les esprits, mais la tension reste toujours vive. Toutes ces mesures réussiront-elles à endiguer le problème du chômage dans le Sud? Eviteront-elles de nouvelles émeutes et immolations par le feu? Seul le degré de transparence dans la gestion des emplois le déterminera. Ce sera donc, soit les postes de travail, soit les corps immolés.