Après la rupture du jeûne, les rues de Annaba connaissent une effervescence sans égale. Il devient difficile de se frayer un passage tant les rues sont encombrées par des personnes venues faire leurs courses ou simplement se promener dans une ambiance décontractée. A 20h, les premières norias de fourgons en provenance des différentes communes ont déjà acheminé des flux de voyageurs sur la ville, à la rue Gambetta et la rue Bugeaud en l'occurrence qui, depuis quelques années, s'imposent déjà du fait de l'activité commerciale qui s'y développe, faisant d'elles le poumon de la wilaya. Le centre-ville a l'avantage de rassembler des centaines de magasins bien achalandés, deux centres commerciaux d'importance, à savoir le CAM et Doubaï, et un Théâtre régional avec une Maison de culture qui font du centre-ville un carrefour obligé qui sied, autant à la détente, aux flâneries qu'aux rendez-vous. De plus, son intérêt s'est accru à l'occasion de ces veillées, du fait des commodités fournies dont l'aménagement d'espaces en parking réservé aux fourgons et taxis de l'interurbain du côté du rond-point du marché d'El Hattab où ces espaces de stationnement ont manifestement contribué à faciliter les déplacements, a fortiori pour les familles, qui y trouvent une raison supplémentaire de briser les chaînes de l'isolement et leur tenace attitude casanière. Les femmes semblent, en tout cas, comblées par l'opportunité que leur offre le mois de Ramadhan. Elles sortent la plupart du temps en famille et se promènent et font en même temps du lèche-vitrine et quand il y a des galas, elles s'y rendent et passent d'agréables moments. Elles essaient tant bien que mal de joindre l'utile à l'agréable, avant de remonter dans le fourgon ou le bus, pour rentrer chez elles. Autre destination attractive pour les habitants des zones périphériques de la ville de Annaba, le Théâtre régional Azzedine-Medjoubi où se tient le Festival de la chanson citadine. Cette édition a drainé des centaines de familles venues passer d'agréables moments avec nombre d'artistes à l'exemple de Naïma Ababsa qui a mis le feu à la scène du théâtre de Annaba. Citons également Ziad Gharsa venu de Tunis pour agrémenter de ses chansons, le festival de la chanson citadine. D'autres, par contre, ont opté pour la Corniche et la rocade, devenues depuis quelques années les destinations privilégiées des Annabis. Le Ramadhan en été est une opportunité pour des centaines de familles qui ont renoué avec une habitude et une tradition. C'est tout simplement le s'hour au bord de la mer. En effet, c'est avec la prière du Fadjr que ces familles reprennent le chemin du retour.