Ils s'inquiètent sur le sort réservé à la pénétrante et l'extension de l'aéroport Abane Ramdane. Les rumeurs et les déclarations contradictoires rapportées par la presse quant à la concrétisation du projet de la pénétrante sur Béjaïa à partir de l'autoroute Est-Ouest et la non-inscription du projet d'extension de piste de l'aéroport Soummam-Abane Ramdane de Béjaïa, inquiètent la Chambre de commerce et de l'industrie de Béjaïa. Et c'est à juste titre qu'elle a saisi par écrit, le ministre des Travaux publics et l'a interpellé sur «l'absence de communication claire et transparente sur la réalité du projet de la pénétrante, son aspect technique et son échéance de réalisation». S'exprimant au nom de tous les opérateurs économiques publics et privés, la CCI de Béjaïa fait un constat de la situation du réseau routier dans la wilaya de Béjaïa relevant au passage que Béjaïa «est loin d'être au diapason des autres wilayas». Les principaux axes routiers de la wilaya sont dans un état de dégradation très avancée et complètement saturés. Comme si cela ne suffisait pas, on ajoute l'implantation de dos-d'âne non conformes à la réglementation mettant souvent en danger la vie des usagers. Les transporteurs de voyageurs et de marchandises en pâtissent durement. Dans un exercice de comparaison, la CCI ajoute: «De gros efforts ont été consentis et des réalisations ont vu le jour en un temps record dans d'autres wilayas alors que Béjaïa n'a bénéficié que d'une inscription budgétaire dont les lendemains sont laissés incertains et au colportage de promesses et rumeurs qui font très mal.» La non-prise en charge de l'extension de la piste d'atterrissage de l'aéroport de Béjaïa est l'autre projet sur lequel s'est focalisée la CCI pour interpeller le ministre des Travaux publics sur des éclaircissements rendus nécessaire par des informations inquiétantes jamais démenties. Figurant parmi les infrastructures aéroportuaires les plus rentables du pays, à l'exemple d'Alger, Hassi Messaoud, Hassi R'mel, Oran et Tlemcen, l'aéroport Soummam-Abane Ramdane est oublié dans les projets d'extension, de revêtement et de rénovation des infrastructures aéroportuaires, que le département des travaux publics a programmés avec une dotation de 40 milliards de DA. Le ministre des Transports avait pourtant montré la voie en donnant le feu vert pour l'étude et la réalisation de l'extension de la piste d'atterrissage de cet aéroport international. Mais le département de Amar Ghoul n'a pas jugé utile de suivre la même voie. Ce qui n'est pas sans susciter des inquiétudes chez les opérateurs économiques pendant que la classe politique se fige dans un silence inexpliqué. Il est utile de rappeler qu'en 2010, la Commission nationale des marchés publics (Cnmp) a validé l'attribution provisoire du projet de la pénétrante au groupement de bureaux d'études sud-coréen Kungdong-Saman pour un peu moins de deux millions d'euros. Mais depuis, rien n'est venu conforter l'optimisme né au lendemain de l'annonce même de ce projet. La pénétrante devrait relier la ville de Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest au niveau de M'chedallah, dans la wilaya de Bouira. La pénétrante, qui traversera les localités de Sidi Aïch et d'Akbou, sera réalisée en deux fois deux voies et pourra être élargie ultérieurement à deux fois trois voies. Les travaux de réalisation de cette autoroute devraient commencer dès 2012, après le lancement de l'appel d'offres. On en est à quatre mois et on ne sait même pas si l'étude est achevée ou pas. La pénétrante autoroutière de Béjaïa va désengorger la ville et son port, en allégeant le poids du trafic routier sur les RN 9, 12 et 26, actuellement saturées. Cette pénétrante va aussi favoriser le développement économique de la vallée de la Soummam où sont implantées de nombreuses entreprises privées dans l'agroalimentaire dont Ifri le leader de la production d'eau minérale.