«Il n y a pas d'horaires continus comme cela a été colporté» Est-il possible d'imaginer une cité par exemple comme celle des Bananiers, où résident des dizaines de milliers de personnes sans la moindre structure de santé, sans aires de jeu? On y est! Le coup de starter de la rentrée scolaire 2011-2012 a été donné officiellement hier. Et comme de coutume, cette rentrée a son lot de nouveautés. Cependant, il demeure encore des incompréhensions. Le conseiller auprès du ministère de l'Education nationale, Ahmed Tessa, est monté au créneau hier pour apporter certains éclairages à même de dissiper les incompréhensions. «Il n'y a pas d'horaires continus comme cela a été colporté», affirme-t-il. «Les élèves étudieront de 8 h à 11h15. Avant de rentrer chez eux pour la pause déjeuner et reprendre les cours à 13h, et ce jusqu'à 14h30», a expliqué M. Tessa lors de son passage à l'émission «Invité de la rédaction» de la radio Chaîne III. Il a ainsi démenti les rumeurs concernant la star de la rentrée, à savoir l'allègement du volume horaire pour les élèves du cycle primaire. Après les places réservées aux cours, des activités périscolaires sont au programme. Toutefois, ces activités ne sont pas obligatoires. «Les parents peuvent récupérer leurs enfants à 14h30 ou bien les laisser à l'établissement comme ils peuvent les laisser à l'intérieur des établissements où ils seront pris en charge dans le cadre de ces activités périscolaires», ajoute-t-il. Le conseiller du ministre précise également que ces activités périscolaires sont d'une utilité indéniable dans l'épanouissement de la personnalité et le renforcement des acquis scolaires. «Ce n'est pas du folklore ou de la garderie. Elles sont étudiées de façon à participer à cet effort de formation que l'Ecole inscrit dans ses programmes», a ajouté Ahmed Tessa pour souligner l'impact de ces activités périscolaires. Interrogé sur les moyens dégagés pour ces activités, l'invité de la radio a reconnu sans démagogie qu'il y a effectivement un manque qui se limite à certains établissements. Toutefois, il a indiqué qu'il y a des centaines d'activités très pertinentes dans l'éducation de l'enfant, dont certaines ne demandent aucun moyen comme la lecture-plaisir ou les jeux d'échecs qui nécessitent juste un échiquier. «Quel moyen faut-t-il si ce n'est un livre ou de la bonne volonté de l'enseignant?» s'interroge-t-il encore. Pour les activités qui nécessitent de grands moyens, le ministère de l'Education va collaborer avec celui de la Jeunesse et des Sports. Ce dernier mettra à «la disposition des écoles son expertise et son encadrement ainsi que le matériel dont ils jouissent au niveau des maisons de jeunes», témoigne-t-il. En résumé, les nouveautés de cette année résident dans la réduction du volume horaire journalier accompagné de l'allègement du programme scolaire. «La distribution des leçons a été revue pour qu'elle soit adaptée au nouveau volume horaire», affirme M. Tessa. Cependant, l'allègement du volume horaire n'a touché pour le moment que le cycle primaire. «Les cycles du moyen et du secondaire (lycées) n'ont pas bénéficié de l'allègement du programme scolaire», poursuit-il. A propos du poids du cartable qui «pèse» sur le dos des jeunes écoliers, la solution est, d'après M.Tessa, «l'installation de casier dans les écoles comme cela se fait partout dans le monde, en attendant le cartable virtuel». Néanmoins, il appelle les parents à veiller à la bonne utilisation de l'emploi du temps pour que leurs enfants ne prennent que les affaires dont ils ont besoin pour les cours du jour. Enfin, Ahmed Tessa regrette que les nouvelles cités où sont relogées dernièrement de nombreuses familles algéroises ne soient pas dotées d'écoles de proximité. «Comment peut-on construire des cités de mille logements sans écoles?» s'est-il interrogé. «En tout cas, nous avons mis en place des moyens pour parer à ce problème. Les enfants dont les parents ont bénéficié du relogement auront le droit au transport scolaire et à la cantine», rassure-t-il. «Mais il n'y a pas que le ministère de l'Education nationale qui doit s'impliquer dans ce problème. Des moyens supplémentaires doivent être dégagés par l'Etat», conclut-il. Par cette interrogation, M. Tessa vient de mettre le doigt sur un sérieux problème. En fait, il n' y a pas que les écoles qui font défaut dans les nouvelles cités, il faut aussi les bureaux de poste, les structures de soins de proximité et les aires de jeu. Est-il possible d'imaginer une cité comme celle des Bananiers où résident des dizaines de milliers de personnes sans la moindre structure de santé, sans aires de jeu? Quant à une salle de cinéma, c'est encore une utopie, hélas!