«C'est parce que la vie de la télévision repose sur une permanente dynamique de renouvellement des genres, des formats et des programmes que les chaînes publiques en constituent, en Europe, l'indispensable ferment» Hervé Bourges "Extrait de Les Dossiers de l'Audiovisuel" Il y a quelques jours on évoquait dans cette colonne, l'absence de Hervé Bourges dans la professionnalisation de notre champ audiovisuel algérien. Aujourd'hui, nous avons appris qu'en fait l'ancien DG de RFI et ex-président de TF1 et du CSA français, n'était pas mort professionnellement parlant puisqu'il prépare un important documentaire sur l'Algérie. Selon des informations publiées par le site «Algérie-Focus», Hervé Bourges prépare un documentaire sur l'Algérie intitulé Sans concessions. L'ancien président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), va adapter au petit écran son livre L'Algérie à l'épreuve du pouvoir, paru en 1967 et qu'il va réactualiser pour l'occasion. Pour ce faire, l'ancien conseiller à la Présidence algérienne en 1962 et même en 2002, a prévu d'interviewer ses deux amis, le premier et l'actuel président de l'Algérie: Ben Bella et Bouteflika. Mais il va donner également la parole à d'autres personnalités politiques, y compris celles de l'opposition comme le président du FFS Hocine Aït Ahmed, l'ex-Premier ministre, Sid Ahmed Ghozali, le président du RCD, Saïd Sadi, le leader des droits de l'homme Ali Yahia Abdenour, Louisa Hanoune et même le caricaturiste Dilem. Hervé Bourges, qui a quitté l'UPF (Union de la pression de Georges Gros) en 2007, jouit encore d'une grande notoriété en Algérie et ailleurs. L'objectif du documentaire, qui entre dans le cadre du 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, sera une bonne occasion pour faire le bilan de ces années de velours et de plomb. Hervé Bourges, qui possède un passeport spécial algérien et qui est le conseiller du Président pour tout ce qui concerne l'audiovisuel, a obtenu l'agrément pour sa Web-TV «AfrikTV.com». Une chaîne africaine moderne pré-financée par Clyde Fakhoury à hauteur de 500.000 euros. Afrik TV a été lancée en février dernier dans le cadre du Fespaco de Ouagadougou. Son objectif était de produire des images, essentiellement sur l'Afrique francophone, pour les vendre aux chaînes TV internationales. Les promoteurs de ce projet, parmi eux Mme Jean-Marie Miny, DG d'Afrik, et Olivier Zegna Rata, cofondateur d'Afrik revendiquent déjà la clientèle de Africa 24, TV5, CFI et Canal+ et seraient en négociation avec plusieurs chaînes dont la BBC, France Télévisions ou Al Jazeera. Aujourd'hui l'agence produit une vingtaine de sujets par semaine. Afrik TV envisage également de procéder à de l'intermédiation d'images produites par des tiers. L'équipe de rédaction devrait compter 12 journalistes au départ et envisage de doubler l'effectif dans les quatre ans. Sur le plan financier, le projet vise l'équilibre en 2013. Selon l'agence Ecofin, ces promoteurs sont prêts à céder 33% de l'affaire pour 1,5 Millions d'euros. Nous l'avons dit et nous le répétons, Hervé Bourges reste le seul espoir pour la professionnalisation de l'audiovisuel algérien. Sa longue expérience de 50 ans équivaut à celle de Jacques Séguéla qui avait été conseiller de Mitterrand en 1981 pour l'ouverture audiovisuelle en France. [email protected]