Pas de relance économique viable sans une bonne santé de l'entreprise, c'est ce qu'affirme la Cnpa (Confédération nationale du patronat), une semaine après une rencontre qui l'a réunie au Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Une occasion, affirme le communiqué de cette confédération, qui aurait permis au patronat d'exposer au chef de l'Exécutif ses préoccupations liées en particulier au devenir de l'entreprise sans laquelle nulle perspective d'avenir ne pourrait être envisagée. Par ailleurs, le patronat se dit préoccupé par l'absence de visibilité, voire de perspectives à court, moyen et long termes en matière de choix économique et de modèle de développement économique et social. Un état de fait qu'aggrave le faible niveau d'activité des entreprises entraînant un taux de croissance national (hors hydrocarbures) aussi faible et une insuffisante création d'emplois, le tout lié à une absence flagrante de tout investissement productif qu'il soit d'origine nationale ou étrangère lié aux lourdeurs et blocages bureaucratiques maintes fois décriés. Autant de facteurs, stipule le communiqué de la Cnpa, qui font le lit de tous les trabendo; un phénomène que dénoncent avec vigueur les chefs d'entreprise en faisant part de «l'inquiétude grandissante que suscitent auprès des patrons d'industrie le commerce informel, la concurrence déloyale, la corruption, la contrefaçon, les ventes sans factures et le développement de zones entières de non-droit qui, si cela devait se poursuivre et si les pouvoirs publics ne prennent pas les mesures nécessaires, pourraient se traduire par la disparition de l'activité productive du pays.» Par ailleurs, l'instance patronale relève la lenteur que mettent les pouvoirs publics à traduire concrètement les réformes en citant une «transition économique qui n'en finit pas et l'absence de cohérence dans la conduite des réformes annoncées chaque fois différées». Nul essor économique ne peut être envisagé, poursuit le communiqué signé par Naït Abdelaziz, sans entreprise algérienne performante, seul indicateur de développement et de création de richesses et pourvoyeuse d'emplois productifs. Une sentence que dicte un bilan établi par la Cnpa et qui fait ressortir la persistance de la stagnation économique marquée par un faible niveau et une insuffisante création de postes d'emploi. «Aujourd'hui, la conviction de la Cnpa est que sans une forte croissance née d'un développement d'entreprise et une réduction soutenue du chômage et de la pauvreté, il sera difficile de maintenir l'équilibre déjà précaire de la cohésion sociale nationale.» La Cnpa n'a pas hésité à demander au gouvernement son assistance pour relever le niveau des entreprises; elle aurait invoqué dans ce sens le modèle d'aide financière accordée au secteur de l'agriculture.