En signe de solidarité avec les travailleurs exclus, les cadres syndicaux d'Alger-Centre ont organisé hier un grand rassemblement à l'entrée de l'hôtel. Que se passe-t-il à l'hôtel El Aurassi? Depuis que l'établissement a été fermé le premier janvier dernier pour travaux, le courant ne passe plus entre les travailleurs et l'administration. L'absence d'activité et les vives tensions apparues au lendemain de l'arrêt de travail de deux heures observé le 6 septembre par le collectif en réaction au «mépris affiché par la direction de l'hôtel à son égard», ont accentué les divergences et provoqué, à la longue, une rupture totale du dialogue. Selon Arezki Azmedroub, secrétaire général de l'Union locale d'Alger-Centre, initiateur du rassemblement des cadres syndicaux d'Alger-Centre organisé, mardi, «l'administration ne veut pas reconnaître la section syndicale et refuse tout dialogue avec elle». Excédé par «l'attitude irresponsable» des gérants de l'hôtel. Arezki Amezdroub accuse le président, directeur général de bloquer le dialogue, «seule issue pour lever toutes les équivoques et trouver des solutions à tous les problèmes», souligne-t-il. De nombreuses questions restent en suspens, mais c'est le devenir des 105 travailleurs licenciés parmi lesquels dix syndicalistes, qui préoccupe présentement le secrétaire général de l'Union locale d'Alger-Centre. Un millier de cadres syndicaux ont répondu à l'appel de l'Ulac en signe de solidarité avec les exclus. La qualifiant de véritable réussite, Arezki Azmedroub a indiqué que «cette action s'inscrit dans le cadre de la solidarité avec les syndicalistes et les 105 travailleurs licenciés arbitrairement». Et d'ajouter que «le conflit en cause risque de peser négativement sur la renommée du géant en Algérie.» L'Union locale a tenté de mettre fin au conflit en dépêchant le 8 octobre, deux représentants afin de ramener à la raison la direction de l'hôtel. En vain. En guise de réponse, le P-DG a déposé deux plaintes en référé contre la section syndicale. Débouté, il a intenté un troisième procès dont l'audience est prévue aujourd'hui. Le secrétaire général de la section syndicale, Noureddine Akkou, a qualifié, pour sa part, la direction générale de l'hôtel El Aurassi de «hors-la-loi» qui foule aux pieds la réglementation et défie les lois de la République.» Abordant la question des travailleurs injustement licenciés, le représentant du collectif dénonce l'intransigeance de l'administration qui a fermé la porte au dialogue et sanctionné sévèrement tous ceux qui ont osé lui tenir tête «105 travailleurs ont fait l'objet d'un licenciement abusif et injuste et 500 autres sont actuellement retenus en otage», a-t-il précisé. Depuis le premier janvier, date où la direction a décidé de fermer l'établissement pour travaux, les employés sont livrés à eux-mêmes et ont vu une partie de leur salaire être amputée. «A certains on a défalqué 3000 DA, à d'autres 9000 DA, au motif fallacieux que l'hôtel n'est pas exploité», nous a encore indiqué le secrétaire général de la section syndicale.