L'Irak fait face à une «période très critique», qui constitue aussi une «gigantesque opportunité» de rassemblement à l'heure où l'armée américaine opère son retrait, a estimé hier Martin Kobler, le chef de la mission d'assistance de l'ONU en Irak (Unami). «Nous nous trouvons dans une très critique, très importante période et phase de l'Histoire de l'Irak après l'annonce du président (Barack) Obama (...) du retrait total des forces» américaines à la fin de l'année, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. «Beaucoup sont déjà en train de spéculer sur ce qui va se passer en Irak quand arrivera le 1er janvier», a-t-il dit à l'occasion d'une cérémonie à Baghdad marquant le 66è anniversaire de la fondation de l'ONU. «Oui, il peut y avoir des défis à venir. Mais je vois une gigantesque opportunité pour les Irakiens de prouver au monde qu'ils sont capables de tenir la promesse qu'ils ont faite à eux-mêmes et à la communauté internationale d'assurer un Irak démocratique, stable, pacifique et prospère», a-t-il dit. «Il s'agit d'une opportunité pour tous les Irakiens de se rassembler et de construire un Irak dont ils peuvent être fiers», a-t-il souligné. M. Kobler a notamment rappelé qu'il était crucial que le dialogue entre le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan se poursuive en dépit du conflit qui les oppose au sujet d'une vaste bande de territoire dans le nord du pays. «Partout où il y a une chance de soutenir le dialogue entre Baghdad et Erbil (capitale du Kurdistan irakien, ndlr), nous le faisons», a-t-il assuré. La question des frontières internes est «très importante» et l'ONU entend concentrer son attention sur «les relations Baghdad-Erbil», a-t-il dit. Il a également jugé «très important pour le gouvernement irakien d'améliorer les relations avec le Koweït» afin de pouvoir tourner la page des sanctions, connues sous le nom de «Résolutions du chapitre VII», imposées après la guerre du Golfe en 1991.