L'accalmie dans les territoires palestiniens reste menacée par les raids israéliens comme celui de jeudi contre Al Khalil. La trêve, unilatérale, décrétée par les mouvements de résistance palestiniens demeure très fragile et mise en péril par les raids répétées de l'armée israélienne d'occupation contre la population palestinienne. Après le raid du 8 août dernier contre le camp Askar à Naplouse, occasionnant la mort de quatre militants palestiniens, dont deux du Hamas, l'armée israélienne a encore récidivé ce jeudi en attaquant la ville d'Al Khalil (Hébron) lors duquel un chef du Jihad islamique local a été tué. Parallèlement à ces opérations ponctuelles de représailles, l'armée israélienne d'occupation a arrêté, hier et jeudi, une douzaine de militants palestiniens en Cisjordanie. Dans le même temps où ces actions musclées sont menées contre la résistance palestinienne, Tel-Aviv affirme «travailler» avec les Palestiniens en vue de «sauver la trêve» et permettre «la poursuite du processus de paix». Manière assez paradoxale en vérité de sauvegarder la trêve lorsque l'armée israélienne frappe sans discontinuer la résistance palestinienne. De fait, usant de cette tactique, -qui semble lui réussir-, depuis qu'Israéliens et Palestiniens négocient directement, Israël a toujours mis à profit les accalmies induites par les accords conclu entre les deux parties pour mener des opérations militaires contre les Palestiniens. Ce qui fait que les discussions entre les responsables israéliens et palestiniens donnent plus l'impression de servir à faire gagner du temps aux Israéliens qu'à effectivement contribuer à faire avancer un processus de paix malmené par l'irrédentisme d'Israël. C'est ainsi que, dans l'optique de «sauver» la trêve, selon des sources officielles auprès des deux parties, qu'une rencontre devait réunir hier, tard dans la soirée, ou plus probablement dimanche, le général Shaoul Mofaz, ministre israélien de la Défense, et le ministre palestinien, délégué à la sécurité, Mahamed Dahlane. Cette rencontre, indique-t-on de même sources, sera axée sur divers points de mise en oeuvre de la «feuille de route», notamment le retrait de l'armée israélienne des villes palestiniennes, la libération des prisonniers palestiniens, la levée de l'état de siège du président Arafat. Une rencontre similaire qui a réuni les deux hommes, jeudi, a été considérée comme positive par des proches des deux responsables israélien et palestinien. Toutefois, ces efforts risquent de demeurer sans effets lorsque, au moment ou l'on tente de trouver des solutions de rechange pour consolider la trêve, l'armée israélienne se donne le droit de poursuivre ses opérations de représailles contre les militants palestiniens comme le raid de jeudi contre Al Khalil au cours duquel un dirigeant du Jihad islamique a été tué. De fait, le Jihad islamique a menacé, jeudi, de répondre à cette nouvelle provocation de l'armée israélienne, ce qui fait craindre une répétition du scénario du précédent raid de Naplouse, vendredi 8 août, auquel avait répliqué une opération kamikaze en Israël, quatre jours après, menaçant ainsi d'enclencher un nouveau cycle de violence. Aussi, est-ce l'expectative dans la région, même si Israël avait procéder hier à la libération de 76 détenus palestiniens de droit commun. Cet élargissement, quoique bienvenu, ne répond pas aux demandes palestiniennes qui attendent de la part de Tel-Aviv, la libération des prisonniers politiques, qui sont des milliers, détenus en Israël. Il a été aussi question de la levée de l'état de siège imposé au président Yasser Arafat afin de permettre à ce dernier, d'aller s'incliner sur la tombe de sa soeur Youssra Al-Qidwa, morte mercredi à 77 ans, enterrée jeudi à Ghaza. Un porte-parole du ministre israélien de la Défense à ainsi indiqué que «Cette question d'ordre humanitaire a été soulevée jeudi» lors de la rencontre Mofaz-Dahlane. «M.Mofaz a promis d'en parler au Premier ministre (Ariel Sharon) et il transmettra sa réponse à cette demande lors de leur prochaine rencontre» à précisé le porte-parole israélien.