Dans une lettre ouverte, le collectif des épargnants accuse les députés de «brader la dignité des citoyens contre des intérêts personnels». Dans une lettre ouverte adressée aux députés de l'APN, le collectif des clients de la banque El Khalifa a mis en exergue l'immobilisme dont ont fait preuve ces derniers vis-à-vis des problèmes rencontrés pour l'obtention de leurs droits. Dans un passage de la correspondance, le collectif «accuse les députés de ne pas honorer leurs engagements et leurs promesses de défendre les opprimés, les laisses-pour-compte, les marginalisés et bien d'autres catégories de citoyens déchus de leurs droits», ajoutant: «Le bulletin de vote introduit dans l'urne pour les propulser au rang de député n'a, en fait, servi que leurs intérêts personnels et de leurs tours d'ivoire insonorisées et climatisées, ils n'entendent plus la clameur du peuple qui hurle son désespoir et son ras-le-bol.» Par ailleurs, le collectif accuse les députés de «fermer les yeux et de faire la sourde oreille sur les différents cataclysmes à l'image de l'affaire Khalifa, du séisme, de la crise en Kabylie et des multiples maladies qui ont émergé avec pour seul souci de sauvegarder leurs privilèges et richesses qu'ils ont obtenus grâce aux voix des citoyens qu'ils méprisent aujourd'hui». Usant de termes acérés, le collectif fustige les députés pour leur laxisme et «le principe du chacun-pour-soi dont font preuves certains députés». «Chacun d'entre vous essaie de se mouiller le moins possible dans cette affaire (affaire Khalifa) et ce pour un futur mandat de député ou, pourquoi pas, de ministre. Le tout est de se maintenir dans cette foire des prébendes et autres avantages indus», indique le collectif qui ajoute: «Vous y avez pris goût et la chute serait trop brutale pour votre standing.» Comme pour mettre en relief leur responsabilité dans la crise que traverse le pays, le collectif indique que «l'économie algérienne dans sa globalité est touchée, y compris notre mère nourricière Sonatrach via la BEA. Il n'y a pas un secteur de l'économie qui ne soit pas atteint de même que les institutions et organismes de l'Etat». Dans un passage, le collectif s'interroge sur «l'image de l'Algérie à l'échelle internationale quand le citoyen est ignoré, spolié de ses biens, bafoué dans ses droits et dans sa dignité?». Partant de là, les épargnants s'interrogent «sur les mesures prises par les députés en faveur des épargnants en vue de ramener la paix dans les foyers et garantir la paix sociale». A défaut de ne pas être en mesure de défendre les droits des citoyens, les députés sont invités par le collectif à déposer leur démission mais en prenant le soin «d'amender les textes portant Assemblée populaire nationale en supprimant le terme populaire». «Gérez vos carrières et restez attachés à vos privilèges mais sans nous!», conclut le communiqué.