Les autorités libyennes souhaitent que la Cour pénale internationale (CPI) poursuive son enquête sur Seif al-Islam Kadhafi, a indiqué mercredi le procureur de la Cour, Luis Moreno-Ocampo. Le fils du dirigeant libyen déchu, capturé la semaine dernière dans le sud de la Libye, est visé par un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité, mais la Libye a indiqué qu'elle entendait de le juger sur son sol. «Ils aimeraient que nous continuions l'enquête pour un moment, (que nous nous chargions) de terminer l'enquête si nous le pouvons», a déclaré M. Moreno-Ocampo, en visite à Tripoli pour discuter de Seif al-Islam Kadhafi avec les responsables libyens. Plus tôt, il avait dit à des journalistes que les Libyens avaient «le droit de rendre eux-mêmes justice». «Donc nous sommes en train de discuter les modalités, nous enquêtons encore sur les crimes, et à la fin s'il n'y a pas de problème de sécurité nous pouvons leur donner tout ce que nous avons», avait-il ajouté, précisant que les autorités libyennes «aidaient à rassembler des preuves». «Selon la convention de Rome, (...) les juges de la CPI ont le droit de venir enquêter avec Seif al-Islam et ce sera une enquête complémentaire», a de son côté affirmé le chef des autorités libyennes, Moustapha Abdeljalil, lors d'une conférence de presse. Seif al-Islam Kadhafi fait l'objet depuis le 27 juin d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité commis pendant la répression de la révolte populaire, qui s'est transformée en guerre civile. Arrêté le 19 novembre dans le sud de la Libye par d'anciens rebelles relevant de la brigade de Zenten, il a été ensuite emmené à Zenten, à 170 km au sud-ouest de Tripoli, où il est détenu. Les autorités libyennes ont depuis annoncé leur intention de le juger en Libye en promettant un procès «conforme aux critères internationaux». A propos de l'ancien chef des renseignements militaires libyens Abdallah al-Senoussi, dont l'arrestation a été annoncée dimanche mais dont aucune image n'a été diffusée, M. Moreno-Ocampo a indiqué que les responsables libyens ne lui avaient pas confirmé la nouvelle. «Ils ne peuvent pas confirmer. Je pense qu'ils sont toujours en train d'essayer de l'arrêter», a-t-il dit.