Ils sont appelés à définir leur position. Un collectif de personnalités du courant démocratique vient de faire parvenir aux parlementaires une lettre dans laquelle il les appelle à interpeller le gouvernement sur les récentes mesures de suspension, initiées sur injonction du ministère de l'Intérieur, et dont ont été victimes six quotidiens de la presse indépendante dont L'Expression. Il les invite, par ailleurs, à oeuvrer à la mise en oeuvre d'une motion de censure «à l'encontre d'un gouvernement, dont la rupture avec le peuple est largement consommée». Dans sa lettre, le collectif relève que cette atteinte aux libertés d'expression et d'opinion constitue une grave escalade dans la démarche du clan au pouvoir de même qu'elle menace les fondements de la République «et augure de lendemains bien sombres pour l'Algérie, mettant en danger et la cohésion nationale et la stabilité du pays». Il indique que le rassemblement républicain du 19 août 2003 à la Maison de la presse a dénoncé avec vigueur ce processus «et mis en garde contre les conséquences néfastes» de cette décision et les «graves dérives d'une gouvernance aux abois, dans un Etat déliquescent». Le collectif rappelle, un peu plus loin, que cette liberté d'expression et d'opinion, «chèrement acquise au prix du sang des jeunes d'Octobre 1988 et de la presse qui fit front contre le terrorisme islamique», ne peut et ne doit pas rester un otage entre les mains de ceux qui ne visent que leur maintien au pouvoir à n'importe quel prix. La lettre est signée par Leïla Aslaoui, Salah Boubnider, Omar Boudaoud, Miloud Brahimi, Abdelhak Bererhi, Sofiane Djillali, Mohand Issaâd, Ahmed Rachedi, Abdelaziz Rehabi, Zehour Zerari et Rabah Zerari (Commandant Azzedine).