«Notre combat n´a de sens que lorsqu´il y a un Etat de droit et pas un Etat policier», a estimé la défense du directeur du Matin. C´est en ces termes que les avocats du directeur du Matin ont fait la lecture de ce qui est communément appelé «l´affaire Benchicou-pouvoirs publics». Selon M.Bourayou qui était assisté par quatre autres avocats, «l´affaire ne repose sur aucun argument juridique valable et la justice n´a rien retenu contre le directeur», ajoutant que «le pouvoir a élaboré une campagne de déstabilisation aux fins de mettre la pression à l´orée de la présidentielle comme cela a été le cas en 1998». Les avocats, s´adressant à un grand nombre de journalistes, se sont demandés: «Pourquoi le corps de police a empiété sur les plates-bandes de l´institution douanière, première concernée par le contrôle en matière de change et pourquoi la justice s´est auto-saisie 15 jours après?» A ce sujet, s´est interrogé M.Bourayou, «aucun PV n´a été dressé à l´aéroport, donc il y a absence de support et de justification de la plainte du ministère des Finances». Allant plus loin dans ses explications, M.Bourayou s´est interrogé sur les raisons de l´empiétement exercé par l´institution policière qui s´est substituée à celle des douanes. «L´opinion nationale et internationale doit prendre conscience de la cabale politique menée tambour battant contre la presse, particulièrement contre le directeur du quotidien le Matin», appelant «à la mobilisation de la classe politique, de la société civile et surtout de la presse dans son ensemble». Les avocats devaient déclarer «être en possession du dossier (incomplet selon eux) et après étude de celui-ci, se prononcer en donnant des arguments pour démonter l´accusation». A rappeler que M.Benchicou, au terme de ses auditions, a été placé sous contrôle judiciaire sur requête du juge d´instruction après que le procureur de la République avait demandé le mandat de dépôt. En filigrane, la défense de M.Benchicou estime que «l´affaire ne tient sur aucun indice ou argument justifié tant qu´aucun PV n´a été dressé à l´aéroport et que les bons de caisse ont été restitués» ajoutant que «cette cabale n´est autre que le résultat d´une volonté de nuire de la part de l´administration des pouvoirs publics et dont le principal instigateur n´est autre que le ministre de l´Intérieur qui a mis à exécution ses menaces un certain 23 juillet à Djelfa». Usant d´un ton grave, les avocats ont expliqué le bien-fondé de cette conférence de presse en déclarant: «Notre combat, celui de la presse n´a de sens que lorsqu´il y a un Etat de droit et pas un Etat policier et ou l´instrumentalisation des appareils de l´Etat est légion.»