Le comité mis en place à cet effet ne cesse de prendre de l'ampleur à la faveur des intimidations dont sont victimes certains titres de presse. Le Comité national de sauvegarde des libertés (Cnsl), organise aujourd'hui, un rassemblement, second du genre, au niveau de la Maison de la presse à 11 heures. Cette initiative vise à afficher le soutien citoyen aux harcèlements policier et judiciaire, dont sont victimes les journaux initialement suspendus par les autorités publiques sous le fallacieux prétexte économique. Depuis un peu plus d'une semaine en effet, une campagne d'intimidations sans pareille a visé les quotidiens Le Matin, Le Soir d'Algérie et Liberté. Ses responsables, mais aussi les directeurs des six titres suspendus, avaient décidé quelque temps auparavant, de ne plus répondre aux dizaines de convocations qui leur parvenaient de la part de la police, estimant n'avoir de comptes à rendre et d'explications à fournir qu'aux magistrats instructeurs et aux procureurs de la République. Des mandats d'amener ont immédiatement été dressés contre plusieurs journalistes, dont Benchicou et Dilem, au moment où le responsable d'Er Raï était embarqué à partir de chez lui et que le directeur du Soir d'Algérie s'attend à être emmené à son tour, pour avoir refusé de répondre à des convocations policières. Dans le même temps, notre journal amorce sa dernière ligne droite en vue de revenir sur les étals dans les tout prochains jours. Il s'attend, ce disant, à ce que le harcèlement policier et judiciaire dont sont victimes ses confrères, le touche à son tour dès son retour sur le marché. Le sit-in d'aujourd'hui a été précédé par une conférence de presse, animée par les responsables de ce Comité au niveau de la Maison de la presse Tahar-Djaout. A cette occasion, il a été réaffirmé l'attachement indéfectible des citoyennes et citoyens à la liberté de la presse pour laquelle un très lourd tribut a été consenti. Le soutien de ce Comité va aussi bien aux journalistes harcelés par la justice et la police que pour les journaux encore suspendus. Le nôtre, qui s'est acquitté de la quasi-intégralité des sommes qui lui ont été exigées, a prouvé dans une lettre ouverte au Chef du gouvernement que son retour sur les étals était bloqué pour des raisons politiques puisque l'argent lui permettant de payer le restant de la somme, se trouve détenu par des organismes étatiques alors que le non-respect du délai de 60 jours pour le payement des factures a fait grimper nos dettes de manière anormale et illégale. Ce sit-in, durant lequel des milliers de personnes sont attendues, dont pas mal de figures de proue du monde de la politique et du mouvement citoyen et syndical, est le second à avoir eu lieu au même endroit depuis le début de cette énième cabale contre la presse privée algérienne. Cette crise, que vient de traverser avec succès la presse algérienne, estiment les experts et les observateurs, renforce son ancrage au sein de la société et lui procure un regain de vigueur à quelques mois à peine d'une échéance présidentielle qui s'annonce difficile et décisive à plus d'un titre.