L'ouverture fut tout simplement à la hauteur du grand maître cheikh Sadek El Bejaoui et de la réputation de l'association qui porte son nom, organisatrice de l'évènement. Chant lyrique, convivialité, émotion et retrouvailles étaient au rendez-vous. La ville des petites bougies, l'ex-capitale des Hammadites, accueille la 1re édition des rencontres maghrébines de la musique citadines depuis jeudi dernier jusqu'au lundi 19 décembre prochain au Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa, avec la participation d'une dizaine d'orchestres d'Algérie et l'orchestre de la célèbre association marocaine de cheikh Chahid Omar. Initié et organisé par «l'Association culturelle ahbab cheikh sadek el Béjaoui» avec la participation de la commune Béjaïa, ce rendez-vous qui se veut annuel, constitue un des événements culturels phares de la ville dans le domaine et une occasion pour les amateurs de cette musique ancestrale de vivre leur passion. Les noubas étaient bel et bien dans tous leurs états le jeudi dernier au Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. La chanson et la musique andalouses ont retrouvé leur arène pour procurer de la joie, du bonheur à ses adeptes. La soirée d'ouverture a été rehaussée par la présence de grands maîtres de la musique andalouse à l'instar des cheikhs: Sid Ahmed Serri, Hadj Brahim, Abdelouchi Fil, Abdelkader Rezkallah et cheilh Zerrouk Mekdad. Après les cérémonies protocolaires qui ont vu le président de l'association Rochdy Bouyahia, le maire de Béjaïa et le secrétaire général de la wilaya se relayer sur les planches du TRB pour souhaiter la bienvenue aux invités des rencontres et annoncer par là même l'ouverture officielle, place au chant lyrique andalou. Ainsi, pour la soirée inaugurale de ces premières rencontres, l'honneur est revenu à l'orchestre supérieur de l'association organisatrice d'ouvrir le bal des spectacles musicaux dans la nouba Hsine pour enchaîner avec Remel maya. L'association El Fekhardjia, considérée comme l'association mère dans le domaine a été aussi à l'honneur en gratifiant le public béjaoui d'une prestation de haute facture. Le la étant donné, le tour est revenu aux récitals hawzi avec «Rakib El Bouka El Mouzni» dans le style Hsine pour laisser place à Youcef Kheniche dans le style Btayhi en interpretant «Yaâchikine». Karim Hamad dans le style Nesraf a clôturé le chapitre récital en interpretant «Zad El hob Ouargi». Volet hommage pour la première soirée, l'honneur est revenu à trois chouyoukh de la région, à savoir Hachemi et Allaoua Mahindad et cheikh Sid Ali Baba Ahmed. Pour une première, l'association «Ahbab cheikh Sadek El Bejaoui» a pu relever le défi. Comme dans la nouba, ladite association a su accorder ses violons en ne laissant place à aucune fausse note en matière d'organisation «Koulchi bel mizane» comme on dit dans le jargon du monde chaâbi. Voilà une association qui montre la voie. Une association formatrice, dévouée, engagée et surtout convaincue en matière de sauvegarde du patrimoine immatériel lié à la chanson et à la musique andalouses. Le président de l'association, Rochdy Bouyahia, a indiqué en sa première journée inaugurale, que «Béjaïa accueille pour la première fois des rencontres maghrébines et des conférences sur la musique andalouse qui vont être organisées en marge de ce festival pour le pérenniser et vulgariser, ce patrimoine immatériel inestimable que nos ancêtres nous ont légués».