La lutte armée est soutenue par la communauté internationale «Les débats soulignent que la continuité de la lutte armée est une décision souveraine du peuple sahraoui qu'il peut prendre quand les conditions sont réunies.» Il faisait vendredi dernier une ambiance électrique à Tifariti, où se tient le 13e congrès du Front Polisario. 2100 congressistes ont pris part aux travaux. La journée de vendredi a été marquée par un débat critique et constructif, a déclaré vendredi, tard dans la soirée, le porte-parole du congrès, Sidi Mehmed Omar, lors d'une conférence de presse. L'importance du congrès laisse Sidi Mehmed Omar avertir la presse que celui-ci pourrait être prolongé de deux jours. Même appréciation du côté du président du comité chargé de l'organisation du congrès, Addouh Khatri. Le rapport moral et financier présenté la veille par le secrétaire général du Front Polisario et président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, a été soumis aux débats des congressistes. Placé sous le slogan «L'Indépendance de la République sahraouie (Rasd) est la solution», le congrès se veut un événement exceptionnel par rapport aux précédents. Car il a pour mission d'évaluer deux décennies de cessez-le-feu avec l'occupant marocain. 20 ans après, le Maroc fait fi des résolutions onusiennes et continue de bénéficier du soutien de certains pays européens, en l'occurrence la France. Le conférencier a relevé que le 13e congrès se tient dans un contexte décisif et crucial. Outre ce contexte marquant ce congrès au plan interne, le porte-parole de la République arabe sahraouie a soutenu que ce dernier se déroule dans un contexte régional des plus critiques. Impacts du Printemps arabe dans la région et ses conséquences, l'insécurité et l'instabilité dans la région du Sahel et la crise économique, sont autant d'événements qui coïncident et influent sur les travaux de ce 13e congrès. Les débats autour du rapport moral et financier présenté par le secrétaire général du Front Polisario ont conduit à la mise en place de quatre principales commissions, chargées de tirer les conclusions et les recommandations des travaux. «Il est décidé durant le congrès la constitution de quatre commissions. La commission chargée des statuts et de la Constitution, la commission chargée de l'Intifada et la résistance pacifique des Sahraouis, et enfin celle chargée du projet de déclaration politique et résolutions», a précisé Sidi Mehmed Omar. C'est dire que les recommandations et les nouvelles lignes directrices du combat du peuple sahraoui pour son autodétermination qui seront adoptées lors de cet événement seront déterminantes. «La révolution sahraouie a réussi à poser la première pierre d'un projet de société moderne, basés sur les principes de la démocratie et du respect des droits de l'homme.» S'agissant du mur qui divise le Sahara occidental en deux parties, les territoires libérés et occupés, les congressistes ont pris note quant à la demande de son démantèlement à l'instar du mur de Berlin. Les débats soulignent que la continuité de la lutte armée est une décision souveraine du peuple sahraoui qu'il peut prendre quand les conditions seront réunies. La lutte armée est soutenue par la communauté internationale contre l'occupation marocaine, explique Sidi Mehmed Omar, relevant que celle-ci trouve ses causes dans le refus du gouvernement marocain de répondre aux appels pacifiques répétés et aux avertissements fraternels, que lui a adressés le «peuple sahraoui» afin d'arrêter sa machine coloniale. Enfin, le porte-parole du congrès fustige toute position européenne soutenant l'occupation marocaine illégale du Sahara occidental ou participant au pillage des richesses halieutiques ou du sous-sol sahraoui sans le consentement de son peuple. Alors que de son côté, Mohamed Boukhari, représentant de la Rasd au Nations unies, a déclaré, en marge des travaux du congrès, la reprise informelle des pourparlers avec l'autorité marocaine en février prochain..