Pour la première fois, au crépuscule de sa vie, Yahia Benmebrouk, une des figures emblématiques est enfin honoré! Il était assis là, sur sa chaise roulante, le sourire béat, le visage ridé, contemplant une myriade de personnes venant lui rendre un vibrant hommage. Il ne parle pas, mais à travers le regard et le geste nous comprenons ce qu'il veut dire. Il a fait rire nos pères, nos mères et aujourd'hui nos enfants. C'est un comique hors du commun. Jadis, il formait un duo de choc avec son compagnon de toujours Hadj Abderrahmane, plus connu sous le nom qu'il a rendu mythique «l'inspecteur Tahar». Tout au long de sa carrière artistique, ce pionnier du théâtre et du cinéma algérien s'est distingué par ses véritables performances. Souvenez-vous «Les vacances de l'inspecteur Tahar», «La souris» qui demeurent un succès pour la cinématographie Algérienne. Mais quelles auraient été ses oeuvres sans la présence truculente et malicieuse de «L'apprenti», Yahia Benmebrouk, lequel par sa spontanéité et son sens de l'humour ne laissa personne indifférent. Aujourd'hui et pour la première fois depuis l'indépendance et au crépuscule de sa vie, Benmebrouk est enfin honoré et cela après plus de quatre décennies de dévouement au service du 7e art. Sous le patronage de la ministre de la Communication et de la Culture, Mme Khalida Toumi, en collaboration avec M'hamed Benguettaf, directeur du TNA, une cérémonie a été organisée en l'honneur des grandes figures, voire les doyens du cinéma et du théâtre algérien qui ont honoré la production cinématographique tout au long de leur parcours à l'instar de Yahia Benmebrouk, Abdallah Oubaïchi, Ahmed Bedjaoui, l'irremplaçable présentateur de l'émission ciné club des années 70-80 et enfin Abdou Bouziane (critique cinéma). Lors de cette manifestation, M'hamed Benguettaf a tenu, à contribuer à sa manière à rendre hommage aux doyens du cinéma algérien en présentant une pièce théâtrale intitulée «El Temrin» (l'exercice), interprétée magistralement par un groupe de jeunes dont Kamel Bouakaz, Mohamed Abbas et Nidhal. A travers cette pièce, le metteur en scène relate les difficultés et les obstacles rencontrés par les artistes algériens durant leur carrière. Aussi cette représentation se veut-elle le reflet de jeunes talents qui disent aux grands maîtres du cinéma algérien: Nous sommes là, la relève existe!