Les partis de la mouvance islamiste estiment que les propos du secrétaire général du FLN suscitent de vives craintes sur la transparence des élections. La scène politique connaît un nouveau spectacle. Les islamistes et le FLN entrent en conflit. Les estimations du secrétaire général du FLN sur la part des islamistes aux prochaines législatives de 2012 suscitent la polémique. Les partis de la mouvance islamiste ont réagi fermement aux propos de M.Belkhadem. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée lundi dernier, Abdelaziz Belkhadem a écarté la thèse d'un raz-de-marée islamiste lors des législatives de 2012. «Ils auront au total 35% au Parlement», a-t-il estimé sur un ton convaincu. En riposte, le secrétaire général du parti En Nahda, Fateh Rebaïn, considère qu'il faut laisser la parole au peuple, à lui seul de décider. Pour cela il souhaite que les élections soient transparentes. M.Rebaïn ne cache pas ses craintes sur cet aspect des prochaines élections. «Les propos de M.Belkhadem nous inquiètent sérieusement sur les prochaines élections», a-t-il affirmé en s'interrogeant toutefois sur quel critère s'est basé M.Belkhadem pour avancer ce taux. Pour le porte-parole d'En Nahda, le fait d'anticiper les résultats du vote veut dire que les jeux sont faits. Pour assurer la transparence des élections, ce responsable appelle à la formation d'un nouveau gouvernement qui sera chargé d'organiser l'opération des élections. La déclaration de M.Belkhadem n'a pas été du goût du MSP. Son porte-parole, Mohammed Djemaâ, a cru bon de rappeler le scénario de 1991 lorsque le FIS a raflé toutes les voix. Pour lui, le plus important est d'assurer des élections sans fraude. Le président du Front de l'Algérie nouvelle, qui se prépare à se lancer sur la scène, Djamel Ben Abdeslam, accuse directement M.Belkhadem de vouloir fermer la porte aux nouvelles formations politiques. Selon lui, M.Belkhadem a peur de la nouvelle carte politique qui verra l'arrivée de plusieurs partis en lice. Il y a lieu de souligner que la scène politique connaît des tiraillements sans précédent. Alors que la campagne électorale n'a pas encore commencé, les partis passent leur temps à se chamailler. Chacun tire la couverture à lui pour sauver sa peau. Les leaders des partis politiques s'impliquent personnellement dans la polémique. Entre le Parti des travailleurs et les islamistes, c'est le clash. La secrétaire générale, Louisa Hanoune, mène une campagne contre les islamistes en réitérant que ce courant est laminé et qu'il n'a plus de chance d'arriver au pouvoir. De l'autre côté, le Mouvement de la société pour la paix multiplie ses piques sur ses alliés et ses concurrents de la mouvance islamiste. Le MSP s'est démarqué de l'Alliance présidentielle en rejetant les projets de réformes politiques. Entre les deux partis majoritaires, la tension monte. Le RND et le FLN affichent publiquement leurs rivalités en s'échangeant des accusations. Etant parti majoritaire, le FLN conteste que le gouvernement soit géré par son rival, le RND. La dernière sortie du ministre de la Santé a levé le voile sur la bataille qui se mène dans les coulisses. «Je suis le seul et unique responsable du secteur», a-t-il déclaré à l'adresse du Premier ministre. Le RND n'a pas gardé le silence. Il a répliqué par le biais de Seddik Chihab, membre du bureau politique. «Le comportement de certains ministres est révulsif», a-t-il affirmé lors de la réunion du bureau du RND d'Alger tenue samedi dernier.