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«La crainte islamiste est un alibi de fraude»
ABDELMADJID MENASRA, PORTE-PAROLE DU FNC, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 12 - 01 - 2012


Il veut rassembler les rangs des islamistes
Pressenti comme représentant une nouvelle force politique islamiste, M.Menasra, pur produit du MSP, croit que sa nouvelle formation, le Front national du changement, pourra rassembler les rangs des islamistes et des démocrates qui prônent le changement autour d'une même Alliance.
L'Expression: Vous avez été reçu récemment au ministère de l'Intérieur. Avez-vous reçu des garanties pour l'agrément de votre parti?
Abdelmadjid Menasra: Les garanties sont assurées par la Constitution, par la loi et par l'administration. Notre dossier est conforme à la législation. Nous avons déposé un dossier d'agrément conformément à la loi en vigueur. Lors de cette réunion, le ministère de l'Intérieur nous a demandé de compléter le dossier en rajoutant les noms des fondateurs dans certaines wilayas, comme le stipule la nouvelle loi sur les partis. Nous attendons la publication de nouveaux textes dans le Journal officiel pour tenir notre congrès constitutif en vue d'obtenir cet agrément.
Avez-vous arrêté la date du congrès constitutif?
Il aura lieu au milieu du mois de février prochain. On tiendra d'abord des congrès de wilaya pour élire des délégués locaux. Ensuite, ça sera un congrès populaire qui rassemblera jusqu'à 500 militants. Je précise que nous n'avons pas ouvert les portes d'adhésion vu que nous ne sommes pas encore agréés. Actuellement, nous avons 25.000 adhérents, mais ce chiffre sera largement dépassé une fois le parti agréé.
Vous êtes actuellement porte-parole. Envisagez-vous une candidature à la tête de cette formation?
Le positionnement des personnes n'est pas important. Le parti est créé par un nombre de fondateurs qui m'ont désigné porte-parole. Au Front national du changement ce sont les décisions des institutions qui comptent et non pas l'ambition personnelle. Ceci dit, tout sera clair après le congrès. Mon ambition est de militer au sein d'une organisation qui défend mes convictions politiques. J'ai fui le MSP à cause de l'égoïsme des individus, et ce au détriment des ambitions du parti.
L'Algérie s'apprête à vivre un rendez-vous électoral important, à savoir les élections législatives. Quelles sont les ambitions du FNC en prévision de ce scrutin? Votre formation a-t-elle les moyens de rivaliser avec les «grands partis»?
Nous tablons sur une présence au podium des formations nouvellement agréées. Notre objectif est, aussi, de figurer parmi la majorité à la prochaine Assemblée. Pour y parvenir, je dirai qu'effectivement, nous avons les moyens de rivaliser avec les autres formations. Nous n'allons pas partir de zéro. Nous avons des compétences. Nos militants ont déjà occupé des postes au Parlement, à l'administration, au sein des assemblées locales et même au gouvernement. Ces mêmes personnes ne sont impliquées dans aucune affaire de corruption ni de scandale. Cela est un capital rare en Algérie vu la pourriture qui atteint la scène politique nationale. L'autre force du FCN réside dans le fait que nous possédons les meilleures compétences féminines, en qualité et en quantité.
Etes-vous pour l'adhésion des anciens repentis dans vos listes électorales?
Même si nous ne partageons pas une loi, nous sommes obligés de faire avec. Le principe de la Réconciliation nationale stipule d'effacer tout et recommencer pour construire un avenir sans rancune et sans calculs politiciens. La loi interdit de présenter des candidats repentis, nous ne pourrons agir contre la loi. Les simples militants de l'ex-FIS activaient au sein d'un parti agréé par l'Etat. Ils étaient conformes à la loi. Ils ne sont pas donc interdits d'exercer de la politique. Pour cette catégorie de militants, nos portes leur seront ouvertes. Bien au contraire, nous aurons l'honneur de les inclure dans une mouvance islamiste modérée loin de l'extrémisme. On fera de sorte à les faire revenir sur la scène politique pour les rendre plus modérés. C'est un service à rendre à l'Algérie.
Des partis islamistes ont remporté des élections en Tunisie, au Maroc et en Egypte. Des observateurs écartent ce scénario en Algérie. Notre pays fera-t-il l'exception?
Nous sommes plus que convaincus que les islamistes rééditeront, lors des prochaines élections, les mêmes scénarios des pays voisins, à condition que les élections soient libres et transparentes. Si la volonté du peuple est respectée, le courant islamiste arrivera à la première place. C'est une vérité à ne pas instrumentaliser pour instiller la peur. Les islamistes en Algérie sont modérés. Ils ne représentent aucun danger pour la République, ni la démocratie, ni sur les libertés. Une telle crainte est un alibi pour préparer une fraude et truquer les résultats des élections. Le peuple algérien est conscient de son choix. Il n'est pas seulement convaincu, mais il aura une multitude de choix entre les partis islamistes. C'est ce qui constitue une force.
L'Alliance des partis islamistes est évoquée par plusieurs formations de cette mouvance. Etes-vous favorable à une alliance avec le MSP, votre ancienne formation?
On ne peut s'allier avec un parti qui est au gouvernement. On ne peut s'allier d'ici les prochaines élections avec une formation qui se trouve au pouvoir. Après les élections, des alliances s'imposent, si les résultats nous situent parmi la majorité, on cherchera évidemment des coalitions. Pour ce qui nous concerne, actuellement nous sommes favorables à des alliances avec tous les partis qui oeuvrent pour un changement, y compris avec le Front des forces socialistes (FFS). Nous voulons une alliance pour une démocratie, pour les libertés, pour un programme de réformes et on veut avoir des garanties de transparence des prochaines élections, ce qui pourra aboutir à une alliance électorale par la suite. A présent, nous ne pouvons pas entamer les contacts vu que nous ne sommes pas encore agréés. Mais, une fois l'agrément accordé, nous allons présenter un projet d'alliance entre les partis du changement. Rien ne peut nous empêcher d'établir des contacts prochainement avec les partis du changement, même avec le FFS qui est un parti respectable et démocrate qui oeuvre pour le changement.
Si vous, islamistes, avez la majorité à la prochaine Assemblée, revendiquerez-vous l'application de la charia?
La charia ne fait pas peur. La charia est une miséricorde. La Constitution algérienne stipule que l'Islam est la religion d'Etat. Les projets qu'on légifère au Parlement ne sont pas en contradiction avec la charia. La loi islamique ne se résume pas comme une épée de sanctions, mais c'est une éducation. Il faut d'abord lutter efficacement contre tous les maux sociaux, en offrant du travail, du logement et toutes les conditions de vie au citoyen pour l'empêcher de commettre des péchés. Car, dans des circonstances de pauvreté, d'injustice et de hogra, on ne peut appliquer aucune loi. Une fois ces maux éradiqués et les conditions de vie meilleures, on pourra parler de l'application de l'Islam et de la charia. Car, les sanctions seront appliquées sur une minorité. J'insiste que l'Islam est une éducation, une foi et une sagesse.
Vous avez critiqué les réformes engagées par l'Algérie. Cela n'a-t-il pas été motivé par le fait qu'elles ne répondent pas à vos ambitions?
Ces réformes ne répondent pas non seulement à nos ambitions, mais même pas à celles du peuple algérien ni du président de la République. Les réformes souhaitées par le chef de l'Etat ne se résumaient pas seulement dans les textes amendés. Le changement n'est pas une affaire de majorité, mais d'un consensus. On peut arriver à un consensus entre les composantes politiques. Notre objectif est d'instaurer une deuxième République et réussir un changement démocratique réel. Pour commencer, nous avons besoin de changer le rôle du Parlement. L'Algérie joue les prolongations dans les réformes. Elle est face à une dernière chance pour réussir ce changement démocratique pacifique. Il est plus qu'urgent d'instaurer un régime parlementaire qui garantira une réelle séparation des pouvoirs, en accordant à la justice son pouvoir réel. Le régime actuel accorde toutes les prérogatives au président de la République. J'insiste que le régime présidentiel ne garantit pas cette séparation et n'assure pas un véritable équilibre entre les pouvoirs. Nous voulons un changement et des réformes sans avoir recours au soulèvement de la rue, sans l'effusion de sang des Algériens. Nous avons tiré l'expérience depuis 1988. Ce changement démocratique est entre nos mains et non pas entre les mains des étrangers. Que l'Etat exploite le raisonnement et la tranquillité de la rue pour aboutir à un processus démocratique réel. Si le peuple ne se révolte pas, cela ne sous-entend pas que tout va bien. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas de crises politiques. Bien au contraire, beaucoup de choses vont très mal. Si avec tous les moyens financiers que possède l'Algérie, nous n'arrivons pas à résoudre nos problèmes, cela signifie qu'il y a une crise dans les structures de l'Etat. La révision des textes législatifs pourrait être une des solutions, mais cela reste insuffisant. Autre chose, actuellement, les députés n'ont pas le pouvoir réel de surveiller le gouvernement ni de lui demander des comptes. On assiste à des révélations de scandales de corruption en cascade, mais on refuse aux députés de mener des enquêtes parlementaires. Quelles prérogatives reste-t-il au pouvoir législatif dans une telle situation? Donc, les réformes ce ne sont pas des projets, mais elles participent de cette volonté de changer la nature du régime et assurer un équilibre des pouvoirs.
Les garanties avancées par les pouvoirs publics pour assurer la transparence des élections sont-elles suffisantes?
Non. Les garanties ne sont pas suffisantes. La révision des lois n'est pas une garantie. Nous avons besoin des garanties sur l'organisation des élections. Nous demandons des observateurs internationaux, représentants de la société civile et organisations démocrates et non pas des organisations qui ne sont pas démocrates comme la Ligue arabe, l'ONU ou l'Union africaine.
Les garanties sont entre les mains du chef de l'Etat. Il a une chance pour réussir ce changement dans l'histoire de l'Algérie. Nous demandons un gouvernement neutre pour diriger les prochaines élections, la nomination des juges à la tête des centres électoraux en leur accordant les prérogatives de nommer les chefs de bureau et autres personnels nécessaires pour assurer l'opération. On demande également de remettre aux partis les listes électorales dans chaque commune, et faire participer les partis au sein des commissions de wilaya des élections.
Ne craignez-vous pas le spectre de l'abstention comme en 2007?
Nous avons encore de l'espoir de voir le chef de l'Etat prendre de nouvelles dispositions et de nouvelles décisions pour réussir ce scrutin. Sans cela ce sera un saut dans l'inconnu. Nous avons la conviction que le chef de l'Etat prend en considération la conscience du peuple algérien et de la région pour agir au plus vite. Ce que les lois ne garantissent pas, le chef de l'Etat pourra l'assurer. Il est responsable de ce scrutin. Le peuple ne pourra pas participer à une pièce théâtrale. Le peuple veut une élection transparente. Actuellement, si les choses restent telles qu'elles sont, ce sera une véritable pièce théâtrale calquée sur les expériences précédentes. En l'absence d'autres garanties, même les partis vont annoncer leur boycott et pas seulement le peuple.


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