A quelques mois des législatives les vieux démons ressurgissent au sein du FLN de Béjaïa. La division est plus que jamais de mise dans les rangs de l'ex-parti unique. La Mouhafadha officielle, dirigée par Mme Fourrar et les deux structures parallèles, conduites respectivement par Boukemche et Touafek, se déchirent donnant une image d'un FLN fragile à Béjaïa. Les militants de base s'interrogent comment leur parti pourrait faire face aux prochaines échéances électorales dans ces conditions. Si jusque-là la guéguerre se livrait uniquement entre la structure officielle et le groupe de redresseurs, depuis quelques jours, une autre structure parallèle est venue envenimer davantage une situation déjà très critique. Si les responsables nationaux du mouvement de redressement se montrent «fidèles» à Touafek, il reste que son rival Ali Boukemche n'est pas resté inactif. Samedi passé, il s'est distingué par le lancement d'un mouvement de redressement bis mais sans le cautionnement du superviseur M. Bouraoui, qui a, certes fait le déplacement à Béjaïa, sans pour autant se monter présent dans la salle de réunion. Touafek et son groupe n'ont, non plus, pas pris part à cette réunion. Contacté, hier, par nos soins, il a confirmé la présence des superviseurs dans son bureau. Ce qui équivaut, à ses yeux, à un soutien. Ce qui l'amènera à menace son rival, Ali Boukemche, de mesures disciplinaires. Ce dernier persiste et signe: «Les 175 membres de l'assemblée générale, convoqués en collaboration avec la direction nationale, ont retiré leur confiance à Touafek, qui n'avait été installé à ce poste que provisoirement par une douzaine de personnes que comptait le mouvement de redressement à sa naissance à Béjaïa.» Le superviseur a tenté de réconcilier l'équipe de Touafek avec l'assemblée générale. «Cette dernière qui avait opposé son refus», indiquait encore hier le nouveau redresseur en chef, Ali Boukemche Alors que les redresseurs se redressent entre eux, la coordinatrice de la mouhafadha de Béjaïa semble se complaire dans son silence. Elle n'est sortie de sa réserve qu'une seule fois lors d'une conférence de presse estimant que «le mouvement de redressement ne représente rien à Béjaïa». Le mouvement de redressement, est, aux yeux de la patronne du FLN de Béjaïa qu'une «oeuvre de quelques personnes ne représentant qu'elles-mêmes». Selon Mme Fourar, les kasmate du FLN sont soudées et la crise au sein de la mouhafadha n'est qu'une «invention».. Le mouvement de redressement qui continue à se manifester à Béjaïa, est loin d'être une force réelle, a-t-elle souligné. Mais lorsque ce même mouvement se prévaut d'une représentation aussi importante et qu'une course effrénée pour la prise du pouvoir a pris forme, la situation se présente sous une toute autre forme, qui devrait inquiéter la coordinatrice. En attendant, les appels se multiplient à l'endroit d'une base désarçonnée. Aux appels de Mme Fourar pour un retour à la raison estimant que «le linge sale du FLN ne doit pas être lavé en public», s'ajoutent ceux d'Ali Boukemche pour «rejoindre» le mouvement de redressement, qui a annoncé sa feuille de route dans laquelle figure la participation aux élections législatives du mois de mai prochain avec des listes et candidats indépendants. Une autre assemblée générale sera convoquée prochainement afin de parachever l'élan de structuration des démembrements de base du mouvement de redressement et débattre par la même occasion des élections législatives. A. S.