Le Cnapest, par le biais de son président, est monté encore une fois au créneau, en brandissant la menace de grève illimitée. «Si les portes du dialogue restent fermées, nous irons droit vers une grève illimitée», a annoncé M.Meriane, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du Cnes, pour évaluer le taux de suivi au mot d'ordre de grève de trois jours initiée par le Conseil. «Cette perspective du Cnapest, insiste le président, émane de la base. Ce n'est pas l'apanage des seuls responsables du Conseil» a-t-il fait remarquer. Revenant à la grève de trois jours, M.Meriane a estimé que le taux de suivi «a dépassé les 95%». Le conférencier a, par ailleurs, insisté sur l'écho favorable qu' a eu le mot d'ordre de grève à l'intérieur du pays. Plusieurs wilayas, à l'instar de Batna, El-Tarf, Djelfa et Ouargla ont rejoint, pour la première fois, le mouvement, a-t-il indiqué. Cette perspective qualifiée d'inédite par le Conseil devrait, selon le conférencier, interpeller les pouvoirs publics pour l'entame d'un dialogue que «la tutelle refuse, car elle considère cet é syndicale comme clandestine». Ce à quoi répond M.Meriane, en précisant que son mouvement est agréé de facto à la lumière de l'article 8 de la loi 90/14 qui stipule qu'après 30 jours du dépôt de la demande d'agrément, le mouvement est automatiquement reconnu. Le président du Cnapest n'ira pas également avec le dos de la cuillère pour répondre au ministre du Travail, M.Louh, qui aurait reproché «un manque de pièces» dans le dossier d'agrément formé par le Cnapest. «Nous avons la preuve formelle que notre demande a été introduite en bonne et due forme, et ne souffre d'aucune irrégularité», a rétorqué M. Meriane. Et le président du Cnapest de marteler: «La situation chaotique à laquelle nous sommes parvenus incombe aux ministres de l'Education et du Travail». Au premier, il reproche «sa sourde oreille», alors que le second «se refuse toujours de livrer l'agrément au conseil». Pour leur part, la coordination des associations des parents d'élèves de la wilaya d'Alger ont envoyé un message à l'adresse des grévistes et de la tutelle dans lequel ils les appellent à prendre les mesures nécessaires pour «la réouverture des lycées dans les meilleurs délais», estimant que le droit des élèves aux études est une priorité sachant que ces derniers «ont passé un été pénible en raison de la chaleur et du séisme du 21 mai dernier». Par ailleurs, le président de l'union nationale de l'enseignement secondaire et technique, affilié au Snapap, M Kouider Ayad Hamid, a organisé une conférence de presse hier au siège national de ce syndicat. Une occasion pour faire le point, face aux journalistes, sur la grève de trois jours dans les lycées du pays, à l'appel de trois syndicats autonomes, dont le Snapap. En effet, le conférencier a estimé que l'appel des enseignants à cette grève est tout à fait légitime, ajoutant que «l'union partage les grands axes de cette plate-forme. Je ne vois aucun inconvénient à les soutenir.» M. Ayad est allé plus loin on expliquant le rôle que le Snapap a joué. «Le mouvement était au début au Centre, mais on a pu l'étendre au reste du pays, et cela grâce aux 30 bureaux qu'on a sur le territoire national, notamment à Oum El-Bouaghi, Khenchela, Tlemcen et Mascara». Le conférencier ajoute que «même ceux qui ne sont pas des adhérents ont pris contact avec nous.» Interpellé sur la réaction des autorités concernées, M. Ayad a répondu : «au moment où je parle, on n'a eu aucune réaction de leur part, et justement, on attend cette semaine, et si la situation reste inchangée, on va appeler à une grève illimitée, dont la date sera connue après la réunion de conseil national dans les plus brefs délais». Avant d'ajouter : «Même les menaces des autorités ne nous feront pas peur.» De son côté, M.Choukri chargé du conflit au sein du conseil national du Snapap, s'est montré satisfait du rôle que l'union a joué dans ces revendications. Il déclare à ce propos «si 80 % des enseignants ont répondu à l'appel, le mérite revient aussi à l'union, qui a su comment mener une bonne campagne de sensibilisation». M.Choukri voit que le syndicat est un droit constitutionnel, et qu'ils seront toujours aux côtés de l'union en tant que membre du conseil national : «Nous soutenons toute action menée par l'union, dans ses revendications, bien sûr dans le cadre du travail syndical.» A rappeler que l'union n'a vu le jour que le 20 septembre 2003, mais se trouve actuellement avec trente bureaux de wilaya au niveau national.