Le secrétaire général du FLN recommande de privilégier la gent féminine mais aussi les jeunes intellectuels dans les listes électorales. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, s'est déplacé hier à Bouira où il a rencontré ses militants à salle Ali Zamoum. Même si dans l'allocution de bienvenue le président de l'APW a en filigrane tenté de répondre aux détracteurs internes et externes du FLN, le secrétaire général du vieux parti ne prononcera pas un mot à l'encontre des dissidents de son parti. Tout le monde l'attendait sur le sujet surtout qu'une figure de proue des redresseurs n'est autre que le député de Bouira Kara Mohamed Seghir. L'assistance est restée sur sa faim. Dans son long discours, M.Belkhadem reviendra sur le volet historique pour rappeler à chaque fois que sa formation est enfantée par la guerre de Libération et que les lignes directrices de son programme sont cautionnées dans l'Appel de Novembre. Pour les temps actuels, le secrétaire général attribuera l'ensemble des réformes engagées sur le plan politique, social, au travail de ses militants des deux chambres législatives. «Certaines voix sélèvent pour parler d'un champ politique verrouillé. Nous ne craignons personne pour recourir à ce procédé. Nous sommes pour le multipartisme et pour l'accréditation de nouvelles formations. La révision de la Constitution est reportée par le président parce qu'elle sera un aboutissement de toutes les reformes engagées jusque là,» dira entre autres le premier responsable de l'ex-parti unique. Abordant le volet social et en guise de justification quant au marasme qui caractérise la société, M.Belkhadem dira qu'il s'agit de l'accumulation de plusieurs décennies qui ont caractérisé le pays; «En 80 le baril de pétrole était à 9 dollars. Cette situation a freiné l'investissement. 90 c'était la période de l'insécurité, une autre cause qui a sensiblement porté atteinte à notre économie». En guise de solution, il recommandera aux jeunes de faire preuve de patience surtout que l'Etat fait des efforts pour répondre à toutes les doléances. L'Alliance présidentielle n'est pas propre à l'Algérie. «Au Maroc, pas moins de 4 formations de divers horizons se sont alliées pour appliquer un programme. En Tunisie ils sont 3. Nous n'avons pas à rougir de ce qu'on a fait. L'entrée est volontaire et la sortie l'est de même. Ce qui reste inadmissible sont les réactions qui interviennent après», dira Belkhadem en commentant la sortie du MSP de cette alliance, il usera d'un proverbe populaire pour illustrer la situation: «Si la viande est Haram, la soupe dans laquelle elle a été préparée l'est aussi.» Précisons que tout au long de son intervention, le secrétaire général n'a jamais prononcé le nom d'un parti. Il saisira l'occasion pour répondre aux accusations du responsable du Front pour le changement national qui l'accuse de s'opposer à l'agrément de son parti. «Cette formation qui, au départ, se faisait appeler (El Daaoua Wa Taghiar) a déposé une demande d'agrément avec un nouveau sigle (le Front pour le changement National), j'ai saisi par écrit le ministère de l'Intérieur pour m'opposer à cette appellation qui peut susciter une confusion.» Quand il reviendra aux préparatifs des prochaines élections, le secrétaire général du FLN recommandera aux responsables de privilégier la gent féminine mais aussi les jeunes intellectuels dans les listes. Il expliquera dans le détail, les modalités techniques pour les éventuels postulants. Avant de terminer son intervention il demandera l'attention de l'assistance pour annoncer son unique crainte. «La seule chose que nous craignons est l'abstention. Le jour du vote ne comptez pas sur l'autre, il faut aller voter parce que nous sommes à l'orée d'une nouvelle étape très cruciale pour l'avenir du pays.» Comme pour augmenter la pression, il déclarera que c'est là l'unique moyen pour barrer la route aux ennemis du pays: «Nous sommes pour une concurrence loyale fondée sur les programmes. Nous n'admettrons pas que soient franchies les lignes rouges que sont les principes fondamentaux de la Déclaration de Novembre.» La menace est adressée aux formations qui, selon lui, cherchent une notoriété et sont prêtes à monter dans le premier wagon qui se présentera. «Attention à l'aventurisme. Nous sommes tous musulmans dans une Algérie unique du sud au nord, de l'est à l'ouest. Les élections seront transparentes sous le contrôle de la justice et des partis. Le FLN gagnera loyalement.» Au début du meeting, le P/APW de Bouira empruntera un couplet de l'hymne national tunisien qu'il adaptera à la circonstance. «Si un jour le peuple veut la vie... il doit voter FLN». M.Belkhadem repartira sur Alger sans avoir prononcé un seul mot sur le mouvement de redressement qui mine le plus vieux parti pourtout l'un des meneurs est un élu de Bouira...