Les Clients lésés par El Khalifa Bank interpellent les Pouvoirs publics “Que l'Etat assume ses erreurs !” Cinq membres du collectif en sont à leur cinquième jour de grève de la faim. À la villa du groupe à Chéraga, abritant pour le moment les locaux de la compagnie Khalifa Airways, cinq déposants exposent leur santé à tous les dangers. Cela fait cinq jours qu'ils ont entamé une grève de la faim. Ils ont été rejoints, hier, par deux autres clients. Les grévistes sont venus d'Oran (Arzew), de Béjaïa, de Relizane, et de Sétif. Le président du collectif M. Omar Abed, présentant un cas d'hypertension sévère, est mis sous-perfusion et les médecins lui ont même conseillé d'arrêter sa grève. Cette dernière devait se tenir devant les locaux de la Banque centrale au boulevard Zighoud-Youcef, juste après le rassemblement tenu devant l'APN vendredi dernier. La police, présente en grand nombre, avait empêché les grévistes de s'installer. Le choix du lieu est symbolique. Les déposants se disent victimes de la négligence de ladite banque, et que même le ministre des Finances le reconnaît. Le président du collectif dénonce le fait qu'aucun officiel ne se soit inquiété de ces grévistes. On lit dans un communiqué rendu public, hier, par ce collectif : “Ne nous leurrons pas. Plus personne ne croit à la “rahma” ni à “el'iza wa l'karama”. Quoi qu'il en soit, l'action continue et ne pourra que s'amplifier tant que l'Etat n'aura pas assumé ses erreurs.” Les membres de ce collectif estiment qu'il y a le séisme de Boumerdès et celui de Khalifa qui a touché et endeuillé des milliers de familles. “Contrairement à celui de Boumerdès, les répliques de celui de Khalifa seront très fortes, et au pouvoir d'en assumer les conséquences.” Effectivement, on en dénombre plus de 1 400 déposants dans la wilaya d'Alger seulement. Si des citoyens et même des entreprises étatiques et pas des moindres ont déposé leur argent dans cette banque car avant tout, ils auraient fait confiance à l'Etat, “l'administrateur, cadre du CPA, qui a été nommé au niveau de cette banque, a trouvé plus de 5 000 milliards de centimes. Où est tout cet argent ?”, s'interrogent les déposants. Un responsable de ce collectif reprend “La loi de finances a été établie sur la base de 19 dollars le baril depuis 3 ans. Le prix de cet or noir est, aujourd'hui, de plus de 24 dollars et l'excédent est versé normalement dans un fonds de régulation. Ce surplus doit servir à faire face à des éventuelles catastrophes que l'Etat doit assumer et l'affaire El Khalifa en est une. Il y a des gens qui ont perdu tout le fruit d'une vie de travail. Ils sont prêts à mourir.” Ces victimes du “séisme” Khalifa semblent déterminées à ne reculer devant rien. Des grèves de la faim sont programmées dans plusieurs wilayas du pays et d'autres actions sont prévues. La date du 5 octobre, symbole de la révolte du peuple, est retenue pour la tenue d'une action. La nature de cette dernière, qui semble être importante, ne sera rendue publique qu'au moment opportun. M. B. Collectif des clients spoliés de la Banque El Khalifa Communiqué Cela fait quatre jours que cinq déposants exposent leur santé à tous les dangers en refusant de s'alimenter. Ils viennent d'être rejoints dans leur action par deux autres clients prêts à tout sacrifier pour clamer leur détermination à recouvrer leurs avoirs, spoliés par une mafia financière et administrative, mais aussi leur dignité bafouée par des autorités politiques restées sourdes à leurs appels désespérés. Ils étaient cinq, ils sont sept désormais en attendant une probable amplification du mouvement. De tous les coins du pays, des Algériens meurtris apportent leur soutien à leurs concitoyens engagés dans une grève de la faim à l'issue probablement dramatique. Car, nous ne nous leurrons pas. Plus personnes ne croit à la “rahma” ni à “el-iîzza wal karama”. Quoi qu'il en soit, l'action continue et ne pourra que s'amplifier tant que l'Etat n'aura pas assumé ses erreurs. Bilan de santé Sur les cinq grévistes, la commission médicale de suivi mise en place par le collectif a enregistré un cas d'hypotension légère (Mohamed Bekhit, délégué d'Oran) et un cas d'hypertension sévère (Omar Abed, président du collectif).