Les Rouge et Noir n'ont même pas à attendre l'ultime journée. Exacte au rendez-vous. L'USMAlger a su tenir la promesse qu'elle avait faite à ses supporters de se qualifier aux demi-finales de la plus prestigieuse compétition de clubs du continent africain. C'est même une promesse qu'elle a accomplie lorsqu'on sait qu'elle n'a même pas eu besoin d'attendre pour cela l'ultime journée des matches de poules. L'exploit est d'autant plus remarquable que le club algérien, au bout des deux premières journées, était très, très mal engagé avec deux défaites à son compte, dont une à domicile et une bonne dernière place. Avouons qu'à ce moment-là, ils étaient rares ceux qui croyaient en un possible retour à la surface des Rouge et Noir. Mais dans des matches de poules, il faut savoir se battre jusqu'à l'ultime minute, histoire de provoquer les surprises et les retournements de situation. Et ce qu'a fait l'USMA en s'imposant à Yaoundé fut l'un de ces fameux renversements qui font tout basculer et vous remettent en selle. Cette qualification est peut-être la victoire du groupe, mais on ne peut s'empêcher de penser tout spécialement au président du club Saïd Allik. S'il y avait quelqu'un qui la voulait plus que tous les autres, c'était bien lui. Il l'a prise comme une extraordinaire revanche sur le sort car il n'a certainement pas oublié l'épisode de 1997 qui avait vu « son » USMA échouer lors de l'ultime journée alors que la qualification aux demi-finales lui tendait les bras. Il n'a pas oublié que «son» USMA avait été aussi l'auteur d'un retournement de situation qui l'avait vu aller s'imposer au retour à Casablanca face à ce même Rajah. Mais ce qu'il n'a pas oublié par-dessus tout, c'est que du bord du terrain, lors du dernier match contre les Angolais (déjà) du Primeiro de Agosto au stade du 5-Juillet, il n'avait pas su transcender ses joueurs et les pousser à inscrire un second but qui les aurait qualifiés pour les demi-finales. C'est pourquoi ce vendredi, après le match, nous avons rencontré un Saïd Allik ému qui fera part de «sa fierté de voir l'USMA faire partie, aujourd'hui, des 4 meilleures équipes de club du continent. A travers elle, c'est tout le football algérien qui gagne, ce football si meurtri et si critiqué». Même son de cloches chez le coach Mourad Abdelouahab qui met en avant le mérite des joueurs d'avoir su saisir le message et d'avoir su imposer leur jeu. «En plus de la difficulté de rencontrer un adversaire très coriace, nous étions mal servis par l'absence de Ghoul et de Ouichaoui sans oublier celle de Deghmani et de Meftah. Nous avons souffert mais j'avais dit aux joueurs d'y croire et de faire tout leur possible pour ouvrir le score avant la mi-temps. Ils sont allés au-delà de ce que l'on espérait puisqu'ils ont inscrit deux buts avant la pause. Après cela, si l'USMA a paru moins audacieuse, c'est que je lui ai demandé de gérer son acquis. Les gens pensent que parce qu'on mène par 2 buts à 0 le reste n'est que farniente. On n'avait pourtant pas en face de nous des manchots. Il fallait, donc, faire en sorte d'empêcher les Angolais de trop s'approcher de notre camp car s'ils avaient pu inscrire un but dans le premier quart d'heure de la seconde période, cela aurait pu avoir de très fâcheuses conséquences. Nous les avons ainsi contenu tout en opérant par des contres, lesquels auraient pu nous permettre de creuser l'écart.» Côté angolais, la performance de l'USMA était analysée comme étant le fruit de la logique: «je ne discute pas le mérite de cette victoire des Algériens, nous dira le coach Bernardino. Je reconnais que notre gardien a énormément aidé l'USMA en lui offrant les deux buts mais je manquerai de sportivité si je venais à lui contester son succès. Je trouve même que l'USMA a les moyens de gagner cette Champion's League d'autant qu'elle possède en Dziri un formidable joueur capable de transcender une équipe.» L'USMA ira donc, presque, pour la forme à Tunis dans 15 jours. Mais pour Abdelouahab, ce match contre l'EST aura tout de même une importance si jamais le club tunisien perdait ou faisait match nul aujourd'hui face au Canon de Yaoundé. «Si c'est le cas, nous irons à Tunis pour gagner puisque la première place du groupe permet à son bénéficiaire de jouer le match retour de sa demi-finale chez lui».