Les édiles de Tabarka qui ont compris l'apport des festivals sur le développement de la ville ne lésinent pas sur les moyens. Très concerné par les retombées touristiques et économiques du festival de la ville dont il préside les destinées, le maire de Tabarka, et président du Comité d'organisation du festival international des musiques du monde, le Dr Djilani Deboussi, fortement impliqué explique: - Notre propos est de démontrer que le tourisme festif et culturel constitue les motivations de base très importantes, de nature à faire tourner toute la ville, les hôtels, les cafés, les restaurants, les petits commerces. Je crois, sans prétention aucune, que nous avons réussi, dans la mesure où, aujourd'hui, Tabarka grâce à ces festivals est devenue non pas une station banale, mais une véritable destination touristique. Les gens viennent à Tabarka pour les festivals, mais également pour découvrir la ville, l'arrière-pays. Aujourd'hui, nos hôtels sont pleins, les taxis travaillent très bien. La ville tourne jour et nuit. C'est en grande partie grâce à ces manifestations de base aussi importantes que la plongée, le golf ou la chasse. - De fait, Tabarka est en passe de devenir un rendez-vous incontournable, en ouvrant la saison en juillet dernier par le festival international de jazz. Celui-ci qui en est à sa 8e année a vu la participation, cette année notamment de -Irio de Paula In Trio- (Brésil) de Earth Wind and Fire (USA). B. Connected (Suisse) ou encore le célèbre Colombien Yuri Buenaventura (souvenez-vous de Ne me quitte pas ! reprise salsa de Jacques Brel). Du coup, la ville a vibré durant la période du 20 au 23 août dernier, au rythme du festival des musiques du monde (World Music festival) qui en est à sa troisième édition. Sa genèse explique Mourad Matari (producteur exécutif, chargé de la production artistique et technique) «remonte, si ma mémoire est bonne au dernier jour du festival du jazz, d'il y a 3 ans. C'était je crois, la soirée de George Clinton qui a connu un grand succès. Le festival avait connu 10 jours extraordinaires. Le ministre du Tourisme est venu sur place et lors d'une rencontre avec les professionnels de la région, les hôteliers l'ont sollicité pour un autre festival, afin de conclure la saison en beauté. Effectivement, la saison commencerait par le jazz et se terminerait par le world. Après l'accord, on a dû rapidement enclencher le festival. Ce n'était pas évident, parce qu'on était en plein été, on travaillait la demi-journée, il fallait courir pour trouver les artistes. Ceci dit, c'était une expérience intéressante où l'on a pu trouver finalement Barbara Streisand, Alpha Blondy et d'autres... - L'année dernière, l'ancienne basilique, lieu des concerts avait abrité Ernest Ranglin, - La diva aux pieds nus- Césaria Evora, The Commitments et le légendaire groupe américain - Kool and the Gang - qui ont enflammé la scène et ravi les milliers de fans. Compte-tenu de la capacité d'accueil de la basilique qui n'excédant pas les 1500 places, Tabarka se construit une Cité de la culture avec un amphithéâtre de 5000 à 6000 personnes. Un théâtre en plein air qui devra être prêt pour l'été 2004 et sera situé, nous indique-t-on dans le sud de la ville. En attendant, faute d'être à l'intérieur de la Basilique, le spectateur peut tout de même apprécier en live ces concerts sur la place du café andalou situé juste en contrebas de la salle de spectacle, où est installé un écran géant, les diffusant chaque soir en direct. Cette année, la diversité et la multiplicité musicales étaient encore une fois de mise. C'est le chanteur français Patrick Fiori qui inaugura le festival. Corse par sa mère et d'origine arménienne par son père, il est natif de Marseille. C'est dire le foisonnement identitaire qui caractérise sa musique. Le Phébus de Notre Dame de Paris se révèlera sur scène un être simple et d'une authenticité désarmante. Un peu charmeur tout de même. Force et douceur l'habitent en toute harmonie. L'artiste interprètera ses plus beaux morceaux à l'image de - Elle est- ou encore - Que tu reviennes - Juste une raison encore -, - Marseille -... (extraits de son second album - Chrysalide-). De forts moments d'émotion exaltés également par un son puissant très rock. Fleur bleue, Patrick Fiori révèlera par ses chansons, des textes de nature profondément romantique. La sensibilité au rendez-vous, l'artiste embrasse sa flûte, un geste symbolique en allégeance à son pays natal la Corse. Le concert ne pouvait s'achaver sans un tour de chant en acapella servi par le peublic qui reprendra en choeur et avec coeur et ce, sur solllicitation de l'artiste, «Belle», le titre qui le révélera dans la comédie musicale «Notre Dame de Paris».