Quelque 126.400 personnes (déplacés et réfugiés) ont fui les combats qui ont lieu depuis mi-janvier entre l'armée malienne et la rébellion touareg dans le nord du Mali, a annoncé une agence de l'ONU dans un communiqué reçu vendredi à Dakar. Depuis le 17 janvier, «les mouvements de populations se sont poursuivis » et «sont désormais estimés à 61.400 déplacés internes au Mali, et 65.000 réfugiés maliens entre la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et l'Algérie », indique le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha). « En outre, au moins 7.563 Nigériens vivant au Mali étaient rentrés (au Niger) à la date du 20 février », selon Ocha. «Les gouvernements hôtes et plusieurs organisations ont commencé d'apporter une assistance en abri, eau et assainissement, nourriture et éducation aux personnes déplacées et réfugiées », note l'Ocha. «Toutefois » ajoute-t-il, «la réponse est actuellement très loin de correspondre aux besoins ». « En outre, les réfugiés arrivent souvent dans des régions particulièrement affectées par la crise alimentaire et nutritionnelle qui sévit actuellement au Sahel », en raison de la sécheresse, affirme Ocha. L'agence de l'ONU rappelle que si ces déplacements massifs de populations sont en grande partie dus aux combats, «des familles touareg vivant dans le sud du pays et la capitale se sont réfugiées à l'étranger suite aux manifestations de Bamako du 2 février 2012, lors desquelles des biens appartenant à des Maliens d'origine touareg ou maure ont été attaqués ». Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg contre plusieurs localités et positions de l'armée dans sa partie nord. Ces assauts sont menés par des hommes du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi.