Tous affirment préférer des chèques au lieu des repas chauds. Il est aujourd'hui une certitude que les sinistrés des camps de toile passeront le mois sacré de Ramadan sous les toiles. Bien que des promesses de les reloger dans des chalets leur aient été faites par les autorités, les familles sont convaincues que «la distribution se fera dans un esprit de népotisme» et, pour preuve, les citoyens se demandent «pourquoi les listes des bénéficiaires sont établies la nuit à la faveur de l'obscurité par des personnes qu'on ne voit jamais?» C'est dire que l'opacité de la procédure sème le doute parmi les familles sinistrées. Selon ces mêmes sinistrés, «ce recensement viserait uniquement les familles dont les habitations sont classées rouge et orange 4». Par ailleurs, dans la plupart des sites, les autorités ont réquisitionné des entreprises pour la construction de cuisines collectives faite de tôle ondulée. Les familles, particulièrement les pères, sont réticents à l'idée «de permettre à leurs épouses de cuisiner dans la promiscuité». Il est même fait état «d'une pétition qui ferait le tour des tentes aux fins de contrecarrer cette initiative». Par ailleurs, les citoyens «repoussent l'idée de l'assistanat traduit par la distribution de repas chaud et préfèrent que les pouvoirs publics leur octroient les sommes qui leur sont destinées à des fins de se prendre en charge». «Nous aurons l'impression d'être, à nouveau, humiliés et c'est pour cette raison que nous préférons que l'Etat nous remette des chèques qui nous sont destinés et nous permette de cuisiner à notre guise dans des espaces que nous avons aménagés», disent-ils. D'autres, plus réfléchis pensent que «l'option des chèques serait préférable pour l'Etat qui n'aura pas de peine à les comptabiliser et ne pas donner d'occasion aux détourneurs sans scrupules de dons et de nourriture». Quoi qu'il en soit, à quelques jours du mois sacré, les sinistrés se préparent à l'accueillir avec résignation. Par ailleurs, il faut rappeler qu'un dispositif de soutien alimentaire en repas chauds est en cours d'installation pour assister les sinistrés qui n'auraient pas encore été relogés à l'avènement du mois de Ramadan. Hormis les enveloppes dégagées par l'Etat pour la prise en charge des sinistrés, les dons continuent d'affluer. En effet, lundi dernier deux chèques de 4.960.958,51 DA et de 290.292,50 DA, soit un montant global de 5.251.251,01 DA, ont été remis par le directeur de l'éducation de la wilaya de Mostaganem au wali de Boumerdès. Ce don est le fruit d'une collecte des écoliers de la wilaya de Mostaganem au profit des sinistrés de la wilaya de Boumerdès.