Il envisage de n'entreprendre aucun dialogue avec des syndicats qu'il juge hors la loi. La réunion qui a regroupé, hier, le ministre de l'Education avec les partenaires sociaux dits «légaux», en l'occurrence le Fnte et l'Unpef, a abouti à des décisions qui, selon les présents, pourraient atténuer la tension qui règne depuis des mois au sein de ce secteur. Les différents représentants de ces deux syndicats ont soulevé les préoccupations du secteur, à savoir la levée des sanctions sur les enseignants grévistes, l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des professeurs de l'enseignement secondaire, notamment l'augmentation des salaires et le statut particulier. De son côté, le premier responsable du secteur a prononcé une allocution à travers laquelle il a déclaré la création de trois commissions de travail dont l'une s'occupe du dossier des salaires, la deuxième sera chargée du statut particulier et la dernière se penchera sur les réformes du système éducatif. «Ces groupes de travail, qui seront composés, entres autres, par des éléments appartenant à des syndicats agréés, activeront dans le carde de la politique de la réforme de l'éducation et s'intégreront dans le processus de la préparation de la loi de la fonction publique», précise le ministre. Et M.Benbouzid d'ajouter: «L'augmentation des salaires touchera tous les travailleurs de l'éducation sans ségrégation.» Seulement, il ne faut pas croire que cette action se fera en un laps de temps record. M.Benbouzid est en fait formel. «L'augmentation obéit à des mécanismes qui sont indépendants des capacités du ministère», dira-t-il. Revenant sur la question des sanctions, le ministre renvoie les syndicalistes à la justice. Selon lui, seule cette institution a les prérogatives de lever les mesures prises contre les enseignants grévistes, et ce, «dans le cadre des lois de la République». En d'autres termes, le ministère n'a nullement l'intention d'interférer dans ce genre de décisions. «Nous assumons ces décisions», s'est-il contenté de dire. Revenant sur le sujet des grèves qui perturbent sérieusement le secteur, Aboubakr Benbouzid rejette en bloc les actions des deux syndicats «non reconnus». Pis, il envisage de n'entreprendre aucun dialogue avec ces derniers qu'il juge hors la loi. «Je ne reconnais ni le Cla ni le Cnapest, par contre les portes sont ouvertes à tous les enseignants désirant s'entretenir avec leur responsable.» Comme alternative, le ministre préconise la constitution d'un groupement d'enseignants dont la mission est de se charger de cette médiation. Pour sa part, le Conseil des lycées d'Alger a décidé, hier lors d'une assemblée générale, la reconduction de la grève ouverte pour la semaine du 25 au 31 octobre, la prise en charge financière de tous les enseignants suspendus ainsi que le maintien d'une vaste opération des dépôts de plainte en diffamation pour illégalité des actes administratifs à l'encontre du ministère de l'Education et de l'académie d'Alger. Ce syndicat fustige l'attitude de la tutelle qui, mentionne-t-on dans le communiqué, oeuvre à neutraliser l'expression revendicative du mouvement. Afin d'éviter le pourrissement de la situation, qui laisse déjà à désirer, le CLA appelle à la levée des suspensions et des poursuites judiciaires de tous les enseignants à l'échelle nationale. Décidément, le dénouement de la «crise» ne semble pas près d'aboutir.