L'ultime halte de ce périple artistique aura lieu au Palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger, le 27 avril prochain. A l'occasion du Printemps amazigh qui se tient le 20 avril, le Haut Commissariat à l'amazighité et le Théâtre régional de Béjaïa (TRB) organisent un programme spécial dédié à Mohia, figure illustre du verbe amazigh. Conçu sous forme de spectacle sur scène sous la direction artistique de Salah Gaoua et accompagné par quatre musiciens (Mohamed Ziani, Abdelaziz Youcefi «Bazou», Kheireddine Kati et Rafif Naoui), ils nous donneront à entendre et à écouter, pendant 1h15, des textes et des chansons écrits par Mohia. Le programme a déjà démarré le 19 avril de l'espace «Librairie Ta Page» sise à Télémly (Alger). Il sillonnera par la suite les cités universitaires Targa Ouzemour (Béjaïa) et Bastos (Tizi Ouzou) respectivement les 24 et 25 avril, le village Zoubga le 26 avril (Iferhounene), et, enfin, le Palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger le 27 avril. Convaincu que l'adaptation d'auteurs étrangers nous donne le moyen concret de renouveler notre production, de la revivifier, Mohia a adapté Brecht, Prévert, Clément, Potier, Vian, Béranger, etc. Il a aussi adapté des contes et nouvelles de Voltaire, Lou Xun, dont «La véritable histoire de Ah Q» (1983), Singer, Maupassant... aussi, des pièces de théâtre dont on peut citer L'Exception et la règle de Brecht (1974), Le Ressuscité de Lou Xun (1980), La Jarre de Pirandello (1982), Le Tartuffe de Molière (1984), «Ubu Roi» de Jarry (1984), Le Médecin malgré lui de Molière (1984), En attendant Godot de Beckett (1985). Abdallah Mohia dit Muhend u Yehya, est né le 1er novembre 1950 à Azazga en Algérie. Ce dramaturge et poète kabyle aujourd'hui largement reconnu parmi ses pairs est décédé en 2004 après une longue bataille contre le cancer. Il a enregistré ses productions sur un support audio (une quinzaine k7). Son oeuvre, fruit de plus de trente années de travail est une sorte d'emblème pour la revendication identitaire berbère.