La communauté internationale est engagée dans une «course contre la montre» pour éviter une guerre civile en Syrie, a averti lundi soir le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Dans un discours prononcé à la veille d'une réunion de Conseil de sécurité sur la Syrie, M.Ban a dénoncé la «brutalité» des forces du président Bachar Al Assad et souligné aussi que les attaques de l'opposition armée s'étaient «intensifiées». «Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour éviter une véritable guerre civile - avec des victimes en grand nombre», a déclaré M.Ban, estimant également que le gouvernement syrien pourrait profiter de la présence des observateurs de l'ONU pour poursuivre sa répression. L'ONU estime que plus de 9000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la crise en mars 2011. «Le gouvernement syrien continue d'agresser son peuple», a déploré M.Ban dans ce discours prononcé devant l'Atlantic Council, un institut de recherche de Washington. Malgré la présence de quelque 60 observateurs de l'ONU, le cessez-le-feu, entré en vigueur le 12 avril, est régulièrement violé. Les 300 observateurs autorisés par le Conseil de sécurité devraient être à pied d'oeuvre avant la fin du mois, a indiqué M. Ban. «C'est une mission difficile à un moment difficile», a-t-il estimé: «Nous connaissons les risques pour ces observateurs courageux, nous savons que les citoyens syriens qui leur parlent peuvent subir des représailles, et nous connaissons la nature du régime, qui pourrait bien utiliser la présence de la mission (de l'ONU) pour planifier d'autres violences». M.Ban a réaffirmé que le gouvernement syrien devait appliquer les six points du plan du médiateur de l'ONU, Kofi Annan, «sans tarder davantage». M.Ban avait auparavant dénoncé, lundi, la tenue d'élections législatives en Syrie alors que «la violence continue». Kofi Annan doit rendre compte une nouvelle fois de sa médiation devant le Conseil de sécurité de l'ONU hier par vidéo-conférence depuis Genève. Les Etats-Unis ont déjà menacé de ne pas reconduire le mandat de la mission de supervision de l'ONU en Syrie après les 90 jours initiaux, et d'autres pays occidentaux ont exprimé des doutes sur la volonté de Damas de respecter le plan Annan. «Nous allons voir si Annan donne des indications que son plan ne fonctionne Pas», a indiqué un diplomate occidental à l'ONU. «Il est difficile d'imaginer que l'opposition puisse accepter de discuter (avec le gouvernement syrien) si on lui tire dessus, qu'on la bombarde et qu'on la torture», a ajouté un autre diplomate.