Le Festival de Cannes n'est pas seulement un RDV pour les producteurs de cinéma, les télévisions sont également présentes en tant que producteurs et surtout principaux bailleurs de fonds du cinéma. Ainsi, sur le festival qui descendra sur la Croisette entre les 16 et 27 mai, c'est surtout l'occasion pour les télévisions françaises d'imposer leurs productions cinéma. A ce titre, France Télévisions et Canal + se partagent le plus de marchés de la production française, mais aussi internationale. Studio Canal, filiale cinéma de Canal+ s'impose comme le leader du «cinéma indépendant haut de gamme et grand public». Une section délaissée par les majors américaines et qu'aucune maison de production indépendante n'a préempté, faute de moyens. Ainsi la filiale du groupe Canal+ a investi pour l'année 2012, 200 millions d'euros. Dans le cadre du Festival, le film d'ouverture Moonrise Kingdom de Wes Anderson est distribué par la filiale du groupe Canal +. La minimajor européenne est aussi en compétition pour le film d'Alain Resnais, Vous n'avez encore rien vu ainsi que pour Ernest et Célestine, un film d'animation qui sera présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Mais c'est au marché que StudioCanal va s'imposer avec près d'une vingtaine de films en vente internationale. StudioCanal réalise un chiffre d'affaires de 420 millions d'euros et affiche une rentabilité de 14%. Deux tiers de son activité se font à l'international, tandis que la vente de son catalogue, sur lequel s'est construit le studio, représente toujours 50% des revenus.Réagissant comme une major américaine, StudioCanal se développe désormais dans la télévision via les séries internationales. Parmi les succès attendus L'Ours Paddington, coproduit par David Heyman, le producteur d'Harry Potter, ce projet de long-métrage pèse près de 40 millions d'euros. «Le budget le plus cher de l'histoire du studio», précise Olivier Courson. A côté de Canal +, France Télévisions a également investi énormement pour placer ses films à Cannes: 11 films France Télévisions en lice: 6 films coproduits par France 2 Cinéma et 5 films coproduits par France 3 cinéma. Parmi eux des films en compétition: De Rouille et d'os de Jacques Audiard produit par France 2 Cinéma, Cosmopolis de David Cronenberg financé par France 2 Cinéma, mais aussi Après la bataille de Yousry Nasrallah, coproduit par France 3 Cinéma, Beyond the hills de Cristian Mungiu, soutenu par France 3 Cinéma. Des films hors compétition, en séance de clôture: Thérèse Desqueyroux de Claude Miller - France 3 Cinéma. Mais aussi des films hors compétition comme: Journal de France de Claudine Nougaret et Raymond Depardon produit par France 2. Mais aussi des films dans la section «Un certain regard»: Trois mondes de Catherine Corsini produit par France 3 Cinéma. Ainsi, les télévisions de l'Héxagone imposent encore et toujours une exception culturelle... française. [email protected]