Les prix du pétrole reculaient légèrement vendredi à l'ouverture du marché new-yorkais, plombés par une offre très abondante aux Etats-Unis et un renforcement de la monnaie américaine. Le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en juin perdait 41 cents par rapport à jeudi, à 92,15 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). «On n'a pas reçu grand chose d'autre que des mauvaises nouvelles ces derniers jours, et la pression qu'elles exercent sur les marchés financiers se traduit aussi sur le marché du brut », a relevé un analyste. Les inquiétudes pour l'avenir de la Grèce au sein de la zone euro, compromis par la montée en puissance des partis anti-austérité qui pourraient accéder au pouvoir après les prochaines législatives prévues le 17 juin, entretenaient la crainte d'une contagion à d'autres pays lourdement endettés de l'Union monétaire et continuaient de dominer les marchés. Renforçant l'idée de ces sombres perspectives, l'agence de notation financière Fitch a abaissé jeudi les notes de long terme de la dette en devises et en euros de la Grèce à «CCC » contre «B-« auparavant, citant « le risque accru » de sortie du pays de la zone euro. «Même si le WTI tient un peu mieux que le Brent à Londres, qui glisse davantage, cela ne veut pas dire grand chose, le marché est toujours plombé par une offre trop abondante" aux Etats-Unis, a ajouté l'analyste, comme l'a montré la nouvelle hausse des stocks de brut du pays lors de la semaine achevée le 11 mai. Ces réserves sont à leur niveau le plus élevé depuis près de 22 ans. Par ailleurs, «la hausse du dollar (face à l'euro) est un facteur négatif évident ayant pesé dans le récent mouvement de baisse » du brut, ont remarqué d'autres experts. En effet, le renforcement du billet vert rendait moins attractifs les achats de brut libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises