Les cours du pétrole ont ouvert chutait lourdement lundi à New York, tombant à des niveaux plus atteints depuis mi-décembre, plombés par l'incertitude qui règne tant sur le front de la demande, avec l'Europe et la Chine, que sur celui de l'approvisionnement. Vers 13H20 GMT, le baril de référence pour livraison en juin perdait 2 dollars par rapport à vendredi, évoluant à 94,13 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après être tombé à 93,63 dollars, un plus bas en séance depuis le 15 décembre. «Le marché pétrolier poursuit sa baisse entamée la semaine dernière », a constaté John Kilduff, analyste chez Again Capital à New York. En deux semaines, les prix du brut texan coté à New York (WTI) ont ainsi perdu quelque 12 dollars. Plusieurs facteurs pèsent sur l'or noir, à commencer par «la très forte hausse du dollar par rapport à l'euro », a indiqué l'expert. De fait, la monnaie unique s'enfonçait lundi sous 1,29 dollar, se négociant 1,2842 dollar vers 13H15 GMT, un record de faiblesse depuis le 20 janvier. «On se dirige vers un bain de sang sur le marché des matières premières », a ironisé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric). Le renforcement de la devise américaine rend en effet moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises. La crise politique en Grèce, principale source d'inquiétudes pour l'économie européenne, restait sous les projecteurs lundi. Les discussions devaient se poursuivre à Athènes pour obtenir la formation d'un gouvernement de coalition. Une solution doit impérativement être trouvée d'ici à jeudi, date prévue de la première séance du nouveau Parlement pour éviter la tenue de nouvelles élections législatives. En outre, les opérateurs pétroliers restaient attentifs à la transition politique en cours en France. Le nouveau président François Hollande doit être investi mardi et se rendra dans la foulée à Berlin pour évoquer avec la chancelière allemande Angela Merkel des mesures de relance de la croissance européenne. De plus, les perspectives d'une croissance mondiale terne renforçaient les inquiétudes sur la vigueur de la demande énergétique mondiale alors que l'offre reste abondante. «La Chine a abaissé les obligations de capital de ses banques pour la troisième fois en six mois (essayant de stimuler le crédit) dans une démarche visant à négocier en douceur l'atterrissage de la croissance du moteur de l'économie mondial », a noté M. Smith. Les cours de l'or noir étaient également sous l'influence des déclarations du ministre saoudien du Pétrole qui s'est dit favorable à une baisse supplémentaire des prix.